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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/204

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été assez longue, la garnison se rend à discrétion.

Dans un mémoire justificatif qu’il fit parvenir au gouvernement de Tsvistock (Angleterre), le 12 messidor an IV, Delise a cherché à se rendre intéressant, en se plaignant d’un prétendu manque de foi commis par les parlementaires, qui auraient profité des négociations pour envahir la presqu’île et cerner le conseil de guerre. Ce mémoire, plein de contradictions flagrantes et d’allégations manifestement inexactes, ne résiste sur aucun point au plus simple examen. Il résulte de tous les documents, qu’aucune résistance n’était réellement possible. D’Hervilly paraît s’être montré d’abord disposé à discuter les termes d’une capitulation ; mais Puisaye, jugeant la situation telle qu’elle était, s’opposa à ce qu’on admît aucunes conditions.

La divergence qui s’accuse ici sur un point spécial entre les deux chefs, en sens inverse de ce qu’on devait attendre de leurs caractères respectifs, semble, au premier abord, inexplicable. La raison en apparaît avec une vraisemblance frappante, si l’on veut la chercher dans l’ordre d’idées qui règle la conduite de chacun d’eux, depuis le débarquement et qui la règlera encore dans la suite. Tout s’enchaîne alors d’une façon remarquable.

Puisaye a lancé une proclamation au nom de Louis XVII ; Ellison a fait une sommation au même nom. Si les Chouans, qui n’écoutent que Puisaye, remportent un avantage marqué, ce sera au nom de Louis XVII ; et cette cause y gagnera d’être posée devant le pays et devant l’Europe, dans des conditions qui ne souffriront plus d’atteinte. C’est pourquoi d’Her-