Aller au contenu

Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

À ce moment seulement, le régiment du Dresnay arrive pour prendre la garde des retranchements. D’Hervilly l’accompagne. À sa vue, Vauban ne peut se contenir. « Je pense, Monsieur, — lui dit-il, — que vous trouverez simple et juste que la journée d’aujourd’hui soit expliquée entre vous et moi, en présence d’un conseil de guerre. »

Puisaye paraît avoir repris momentanément un peu d’initiative ; mais tout ce qu’il peut faire est de parer aux dangers pressants. Dans une reconnaissance à laquelle il s’est livré lui-même, il a vu l’ennemi occupé à élever des retranchements pour bloquer complètement la presqu’île. Il fait décider une sortie de nuit.

À onze heures du soir, Puisaye et d’Hervilly se mettent en marche, à la tête des régiments soldés. Ils sont parvenus à une demi-portée du camp républicain sans attirer l’attention et vont le surprendre. À ce moment, leurs deux colonnes s’abordent dans l’obscurité et se fusillent sans se reconnaître. L’alerte est donnée chez les républicains ; ils dirigent leur artillerie sur le point signalé par le feu des royalistes, parmi lesquels une certaine confusion se produit pendant quelques minutes. Leurs officiers rétablissent l’ordre ; mais le coup leur paraît manqué : ils ordonnent la retraite, qui s’opère assez bien, couverte par le régiment du Dresnay et protégée par l’artillerie du fort et par le feu d’une canonnière anglaise.

Hoche écrit ce même jour, 7 juillet : « Les Anglo-Émigrés-Chouans sont bloqués, comme des rats. »

Ils étaient bloqués en effet du côté de la terre ; mais la mer leur restait ; ils avaient des vivres à pro-