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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/337

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une mise en jugement qui les révoltait comme un manque de foi, dont leur conscience souffrait de ne pouvoir rejeter entièrement la solidarité.

Des mesures expéditives, — auxquelles sans doute ne manqueraient pas non plus les approbateurs, — avaient été prises afin de simplifier également les formalités légales pour l’exécution des condamnés.

On lisait à chacun d’eux, pendant le trajet, sa condamnation.

L’honneur de cette heureuse mesure revient encore à l’administration départementale du Morbihan. Et ce fut certainement la crainte de l’effet que pouvait produire la demande de sursis formulée par la Commission qui stimula son zèle patriotique et lui inspira cet ingénieux moyen de tourner la loi.

Voici la lettre adressée par le département au chef de l’état-major de la 9e division.


« Vannes, le 10 thermidor, an III.

» … Nous pensons que pour se conformer à la loi portant qu’il doit être exécuté dans les 24 heures, il est nécessaire que l’exécution ait lieu dans la matinée de ce jour. Vous n’avez donc pas un instant à perdre pour faire donner lecture du jugement aux condamnés et pour prendre les autres mesures et dispositions que la circonstance exige. Les jugements militaires doivent être lus publiquement au lieu de l’exécution, avant qu’elle se fasse. Nous pensons que cette formalité pourra être remplie pendant