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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/56

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trente mille hommes. La population tout entière se soulevait. Sans les nouvelles décourageantes des dissentiments entre les chefs, des procédés vexatoires à l’égard des volontaires royalistes, sans les faux avis et les faux ordres multipliés, si tout eût été conduit comme on devait le prévoir, le nombre de combattants annoncé eût été, sans nul doute, facilement et rapidement atteint et dépassé.

C’est par l’effet de causes analogues, que le concours de la Vendée et des autres provinces a manqué. Ce concours était bien réellement assuré. « J’ai, dans ce temps-là, — affirme Vauban, — tenu et lu les lettres des généraux Charette, Stofflet, Scépeaux et Frotté, enfin de tous les chefs royalistes. L’espérance renaissait dans leur âme ; tous remerciaient M. le comte de Puisaye ; tous convenaient des moyens de se soutenir puissamment ; tous enfin concevaient des espérances au delà de celles qu’ils avaient jamais pu avoir. » Les preuves de cette entente se trouvent d’ailleurs dans de nombreux mémoires et de nombreuses correspondances. Si, au moment critique, les promesses n’ont pas été tenues, on verra à qui en doit remonter la responsabilité. Puisaye et les ministres auxquels il les produisait, avaient toutes raisons d’y compter.

Le fait d’intelligences sérieusement et très largement établies dans tous les rangs de l’armée républicaine ne peut non plus être mis en doute. Il y a dans la proclamation lancée par Puisaye au moment du débarquement, quelques lignes remarquablement significatives : « Et vous, généraux, officiers et soldats, qui, fatigués d’être les instruments de l’oppression et du