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Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/99

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trop apparent embarras de leur discussion, pleine de réticences, de restrictions et de contradictions, ne parviennent qu’à démontrer l’impossibilité de faire cette preuve[1].

Il est évident qu’il y a comme un mot d’ordre tacite, auquel se sont cru obligés d’obéir, et les écrivains républicains, saisis d’un saint effroi à la pensée d’un aveu qui montrerait la Grande Convention pactisant, sincèrement ou non, avec le serment sacré de haine à la royauté, et aussi les écrivains de la Restauration et leurs successeurs, soucieux d’obscurcir la clarté sur des faits qui se rattachent aux intrigues du comte de Provence.

La note a été donnée par Eckart, qui fut un des premiers et des plus complaisants publicistes de cette école qui s’est chargée d’accommoder l’histoire aux désirs et aux besoins de la Restauration. C’est lui qui a fourni la formule des subtilités au moyen desquelles la réalité et la portée des articles secrets pouvaient être dissimulées et contestées ; et l’on peut dire que M. de La Sicotière et consorts n’ont fait que développer le thème indiqué par Eckart. Seulement, celui-ci, qui écrivait à une époque assez rapprochée des événements et qui devait être lu par des survivants qui en avaient été témoins, ne s’aventure dans son système de restrictions, qu’avec une prudence et une timidité extrêmes ; il laisse voir sa gêne en corrigeant par une note affirmative, les circonlocutions dont il a cru

  1. Un de nos amis, écrivain de talent et de grande érudition, nous disait dernièrement que c’était la lecture de l’ouvrage de M. de La Sicotière qui avait formé le principe de sa conviction quant à l’existence des articles secrets de La Jaunaye.