Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 2.djvu/174

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l’ellipsoïde osculateur n’est pas exactement un solide de révolution. En appliquant à ces observations les formules du no 38 et les méthodes précédentes, on pourra déterminer l’ellipsoïde osculateur qui satisfait à la fois aux observations des azimuts et des latitudes. Nous nous bornerons ici à remarquer que la mesure d’une perpendiculaire à la méridienne de l’Observatoire, faite dans la plus grande largeur de la France, par les moyens que l’on vient d’employer dans la mesure de la méridienne, en observant sur plusieurs points les azimuts et les latitudes, fournirait sur l’excentricité de cet ellipsoïde, dans le sens des parallèles, des données beaucoup plus certaines, et qu’il est par conséquent à désirer que l’on ajoute cette nouvelle mesure à la précédente. Les observations azimutales que l’on a déjà faites prouvent que les méridiens ne sont point semblables, et, si l’on compare le degré du Cap de Bonne-Espérance aux degrés mesurés dans l’hémisphère boréal de la Terre, il y a lieu de croire que les deux hémisphères, boréal et austral, sont différents entre eux. La figure de la Terre est donc très-composée, comme il est naturel de le penser, lorsque l’on fait attention aux grandes inégalités de sa surface, à la différente densité des parties qui la recouvrent, et aux irrégularités du contour et de la profondeur des mers.

Pour conclure la grandeur du quart du méridien terrestre de l’arc compris entre Dunkerque et Montjoui, il faut adopter une hypothèse sur la figure de la Terre, et, au milieu des irrégularités que cette figure présente, l’hypothèse la plus naturelle et la plus simple est celle d’un ellipsoïde de révolution. En partant de cette hypothèse, le quart du méridien serait à très-peu près égal à cent fois l’arc mesuré entre Dunkerque et Montjoui, divisé par le nombre de ses degrés, si son milieu correspondait à de latitude ; mais il est un peu plus au nord : il en résulte, dans la longueur du quart du méridien, une petite correction qui dépend de l’aplatissement de la Terre. On a choisi l’ellipticité que donne la comparaison de l’arc mesuré en France avec l’arc mesuré à l’équateur, et qui, par sa position et son éloignement, par son étendue et par les soins que plusieurs excellents observateurs ont