Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 5.djvu/135

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sion De là et de ce que la pression dans l’intérieur du gaz est constante, la force qu’éprouve chaque molécule étant nulle dans l’équation

il est facile de conclure que, quelle que soit la forme de l’enveloppe, la pression du gaz est toujours

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4. Imaginons cette enveloppe à une température et contenant un gaz à la même température. Il est clair qu’une molécule quelconque de ce gaz sera atteinte à chaque instant par des rayons caloriques émanés des corps environnants. Elle éteindra une partie de ces rayons ; mais il faudra, pour le maintien de la température, qu’elle remplace ces rayons éteints par son rayonnement propre. La molécule, dans tout autre espace à la même température, sera atteinte à chaque instant par la même quantité de rayons caloriques ; elle en éteindra une même partie, qu’elle rendra par son rayonnement. La quantité de rayons caloriques qu’une surface donnée reçoit à chaque instant est donc une fonction de la seule température et indépendante de la nature des corps environnants ; je la désignerai par L’extinction sera donc étant un facteur constant, dépendant de la nature de la molécule ou du gaz. J’observerai ici que la quantité de rayons émanés des corps environnants, et qui forme la chaleur libre de l’espace, est, à raison de l’extrême vitesse que l’on doit supposer à ces rayons, une partie insensible de la chaleur contenue dans les corps, comme on l’a reconnu d’ailleurs par les expériences que l’on a faites pour condenser cette chaleur. Maintenant, quelle que soit la manière dont la chaleur des molécules environnantes agit par sa répulsion sur la chaleur de la molécule du gaz pour en détacher une partie et pour faire rayonner cette molécule, il est clair que ce rayonnement sera en raison composée de la chaleur et de la densité du gaz environnant la molécule, ou de et de la chaleur contenue dans la molécule ; il sera donc proportionnel à est donc proportionnel à l’extinction