Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 5.djvu/149

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étant, comme l’on sait et comme il est facile de le conclure de l’équation précédente, la racine carrée du coefficient de cette vitesse sera

Pour appliquer cette formule à l’air atmosphérique, soient la hauteur d’une atmosphère de la densité et la hauteur dont la pesanteur fait tomber les corps dans une seconde ; cette vitesse sera

Les géomètres, en étendant ces principes et cette analyse au cas où l’air à trois dimensions, trouveront facilement que, dans ce cas, la vitesse du son a la même expression.

La formule de Newton donne pour l’expression de cette vitesse. En partant des valeurs connues de et de , elle serait de dans une seconde sexagésimale, à la température de L’expérience faite en 1738 par les Académiciens français a donné, à cette température, Il est donc bien certain que la formule de Newton donne un résultat trop faible. Si la valeur de était nulle, ce qui rendrait constant et par conséquent ϐ nul, la formule trouvée ci-dessus donnerait pour la vitesse du son, résultat trop considérable. Il est donc bien prouvé par cette expérience qu’il existe une chaleur latente dans les molécules des gaz.

Je vais maintenant déterminer la valeur de dont dépend, comme on l’a vu, la vitesse du son dans l’atmosphère. Pour cela, j’observe que, pendant la courte durée d’une vibration aérienne, la chaleur absolue d’une molécule d’air vibrante peut être supposée constante ; car, cette chaleur ne pouvant se dissiper que par le rayonnement ou par sa communication aux molécules voi\sines, il faut, pour avoir ainsi une perte sensible, un temps beaucoup plus grand que la durée d’une vibration, durée qui n’excède pas une tierce. Il n’en est pas de même de la chaleur libre qui se perd non-seulement par le