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De la vapeur aqueuse.

11. Si l’on introduit un volume d’eau dans un vase vide hermétiquement fermé et placé dans un espace d’une température donnée, il s’élèvera de la surface du liquide des vapeurs qui continueront de s’élever jusqu’à ce que leur pression arrête cet effet. La pression et la densité de la vapeur parvenue à cet état d’équilibre sont d’autant plus grandes que la chaleur de l’espace est plus considérable. On a formé par l’expérience des Tables du rapport entre la pression et la température ; mais la loi rigoureuse de ce rapport n’est connue ni a priori ni par les observations. Appliquons à cette vapeur naissante la formule suivante, que nous avons donnée dans le no 7 pour les gaz :

Il est facile d’en conclure que, si l’on désigne par le nombre de grammes d’eau bouillante sous la pression barométrique dont la chaleur employée à former gramme de sa vapeur peut élever de degré la température ; si l’on nomme ensuite ϐ et ϐ_ı, les nombres de grammes de ce liquide dont la température peut être élevée de degré par les chaleurs employées pour élever de degré la température de gramme de vapeurs lorsque la pression reste constante et lorsque le volume est constant ; enfin si l’on nomme (ϐ) et ce que deviennent ϐ et , lorsque est égale à la pression barométrique on aura

étant une constante et exprimant ici le nombre de fois que la pression contient la pression barométrique Il est facile de voir que est le nombre de grammes d’eau à la température de degrés dont gramme de vapeurs de cette température et sous la pression réduites en liquide, élèverait de degré la température. Ce nombre, d’après un grand nombre d’expériences, est à peu près