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LIVRE XVI.

sensiblement altéré les mouvements des planètes, car leur résistance serait beaucoup plus sensible sur le mouvement de la Lune, où nous venons de voir qu’elle est insensible.

Nous avons dit que, pour expliquer l’équation séculaire de la Lune au moyen de la transmission successive de la gravité, il fallait supposer la propagation de la force attractive huit millions de fois plus prompte que celle de la lumière. Ainsi, l’attraction des corps célestes représentant, au moins à très-peu près, l’équation séculaire observée, nous pouvons en conclure que la vitesse de la force attractive surpasse cinquante millions de fois la vitesse de la lumière ; on peut donc la supposer infinie.

La constance de la durée du jour, élément essentiel de toutes les théories astronomiques, résulte encore des équations séculaires de la Lune. Si cette durée surpassait maintenant d’un centième de seconde centésimale celle du temps d’Hipparque, la durée du siècle actuel serait plus grande qu’alors de Dans cet intervalle, la Lune décrit un arc de centésimales. Le mouvement séculaire actuel de la Lune en paraîtrait donc augmenté de cette quantité, ce qui, en supposant que cet accroissement ait été, depuis Hipparque, proportionnel au temps, augmenterait de centésimales son équation séculaire pour le premier siècle à partir du commencement de 1801, et dont la valeur résultant des attractions célestes est d’environ Les observations ne permettent pas de supposer un accroissement aussi considérable. Il est donc certain que, depuis Hipparque, la durée du jour n’a pas varié d’un centième de seconde. Si, par des causes quelconques inconnues, cette durée éprouvait quelque altération sensible, on le reconnaîtrait par le mouvement de la Lune, dont les observations, d’ailleurs si utiles, acquièrent, par cette considération, une nouveUe importance.

Le moyen mouvement du périgée lunaire, conclu de la théorie paiune longue suite d’approximations, s’accorde tellement avec le mouvement observé, qu’à une distance même très-petite par rapport aux distances des planètes au Soleil la loi de l’attraction réciproque au carré