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MÉCANIQUE CÉLESTE.

mum jusqu’à son minimum, et trois heures dix-neuf minutes sexagésimales pour l’heure dé son maximum du soir, le jour de la syzygie. Mais j’ai reconnu par le Calcul des probabilités que cette heure et l’existence même du phénomène sensible à Paris n’ont qu’un faible degré de probabilité. Le système d’observations suivi à l’Observatoire Royal, déjà adopté dans quelques autres Observatoires, et que l’on doit désirer de voir répandu généralement, est dû à \mathrm M. Ramond, qui l’a employé dans les nombreuses observations qu’il a faites à Clermont, chef-lieu du département du Puy-de-Dôme. Il l’a exposé, ainsi que les résultats qu’il en a déduits sur la variation diurne du baromètre, dans plusieurs Mémoires lus à l’Institut, et qui peuvent être regardés comme une des choses les plus intéressantes que l’on ait faites en Météorologie. M. Bouvard a confirmé ces résultats dans ses recherches, qu’il vient de perfectionner en ajoutant quatre années d’observations à celles des sept années qu’il avait considérées, et en discutant avec une attention scrupuleuse les observations de ces onze années, dans la réduction desquelles il a eu égard à la dilatation de l’échelle du baromètre.

Ce travail immense m’a fait reprendre ma théorie du flux lunaire atmosphérique. J’ai déterminé avec un soin spécial les facteurs par lesquels on doit multiplier les diverses équations de condition pour obtenir les résultats les plus avantageux, dans lesquels l’erreur moyenne à craindre, en plus ou en moins, est un minimum. Ces facteurs ne sont point ceux que donne le procédé connu sous le nom de Méthode des moindres carrés, procédé qui n’est qu’un cas particulier de la méthode la plus avantageuse, et dont il diffère dans la plupart des questionsoù il a été employé. En effet, lorsqu’il s’agit, par exemple, de corriger les éléments elliptiques du mouvement des planètes, on forme des équations de condition, en égalant chaque longitude observée à la longitude calculée par ces éléments augmentés, chacun, de sa correction. On forme ainsi un grand nombre d’équations de condition. Ensuite on multiplie chacune d’elles par le coefficient de la première correction, et l’on ajoute toutes ces équations ainsi multipliées, ce qui