Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/123

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Il est une source au village,
            Clair miroir,
Où le cœur, comme le visage,
            Peut se voir.

Mais qui veut interroger l’onde,
            Doit, tout bas,
Lui dire un mot que tout le monde
            Ne sait pas.

Moi je le sais ! et quand m’invite
            Un amant,
Le bleu miroir m’apprend, bien vite,
            S’il me ment.

Au premier qui dans la fontaine
            S’est miré,
J’ai pris l’amour pour de la haine,
            J’ai pleuré !