Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/124

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Un autre est venu, l’œil humide,
            Plein d’ennui,
Il semblait si doux, si timide…
            Moi j’ai fui !

Un autre m’aimait à la rage ;
            Front maigri,
C’était un volcan, un orage…
            Moi j’ai ri !


Et Cœlia parut à l’ombre de la haie.

— « C’est vous, la belle enfant, comme vous êtes gaie ! »

— « C’est vous, beau chevalier, comme vous êtes noir !
Si loin de votre but où courez-vous ce soir ! »

— « J’ai perdu mon chemin et presque mon courage.
Mais vous, seule, et si tard, et si loin du village ! »