Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Le chemin était long et le bois solitaire :
La dame proposa de doubler le rosaire ;
Et l’Ave Maria recommençait toujours,
Comme pour les sauver des périlleux discours ;
Et, dans la blanche main, qui conservait sa place,
Le chapelet de buis roulait sur la cuirasse.
Émus tous deux, mais fiers, retenant leur aveu,
Ils allaient sans rien dire, ou se parlaient en Dieu.

Ce doux trajet, mêlé d’amour et de prières,
Serpenta longuement des taillis aux clairières,
Puis un chemin s’offrit plus, droit et plus ouvert,
Au bout de ces sentiers perdus dans le désert.

— « Vous pouvez, de ce pas, aller seul et sans crainte,
Chevalier, vous voilà tiré du labyrinthe. »