Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/132

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Si ce fut malice ou mensonge,
L’avenir me le fera voir.
Mais non, ce n’était point un songe…
J’ai tenu sa main tout un soir.

J’ai senti sur cette main fraîche
S’étendre une molle tiédeur ;
Du velours ambré de la pêche
Ma main garde la fine odeur.
Quelle ironie, ou quelle ivresse,
Perçait dans ce doux nonchaloir ?
Je l’ai pris pour une caresse…
J’ai tenu sa main tout un soir.

Voudra-t-elle, un jour, me la rendre,
En me disant : C’est pour jamais !
Est-ce humeur légère, ou cœur tendre ?
A-t-elle vu que je l’aimais ?