Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/140

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Veillé sur son sommeil, pleuré de son ennui !
La belle au jupon court, rustiquement coiffée,
Au lieu d’une bergère est peut-être une fée ?
Peut-être elle se cache et paraîtra soudain ?

« J’ai sa douce pitié… si c’était son dédain !
Mais qu’il vienne d’un ange ou soit donné par elle,
Que l’adorable enfant soit fée ou pastourelle,
Ce présent m’est un gage, un espoir assuré ;
C’est le vrai talisman et par lui je vaincrai. »

Et, déjà, d’un pas ferme il a repris sa route,
Guéri de sa fatigue et sauvé de son doute,
Paisible, et d’un regard qui brave le destin
Interrogeant l’espace et l’horizon lointain.

Là-bas, à l’occident, apparaît comme un rêve
Un mont étrange, assis sur une large grève ;