Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/142

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Que l’orgueil et la solitude
Au plus fort ne suffisent pas.

Je vivais, chevalier sans dame,
Sans ferveur, à peine chrétien ;
Je me disais du fond de l’âme :
Rien ne m’est plus, plus ne m’est rien.

J’allais par hasard, par miracle :
Las d’agir, plus las de rêver ;
En touchant le but ou l’obstacle,
Je n’aurais pu me relever.

Aujourd’hui, tout me sollicite
A tenter l’œuvre en qui j’ai foi ;
Je sens mon cœur qui ressuscite ;
Et mon but s’approche de moi.