Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/188

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J’y voyais mes jeunes saisons
Fleurir encore une par une.

Le clavier vibrant sous ses doigts
Achevait l’œuvre bienfaisante :
Mes douces peines d’autrefois
M’allégeaient la douleur présente.

Les voilà ! c’est à m’y tromper,
Ces chers fantômes pleins de charmes.
Mon cœur est prêt à m’échapper,
Et je sens mes yeux tout en larmes.

Qui sait dans quel pays lointain,
Vers quelles fleurs, sur quelle grève,
A la voix du charmant lutin,
Qui sait où m’eût porté mon rêve ?