Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/189

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Si, tout à coup, la vérité
Devant mes yeux n’eût été mise ;
Si mon portrait, quoique flatté,
Ne m’eût montré ma barbe grise.

Si Berthe, sans respect humain,
Au bout de chaque air que je loue,
Quand j’allais pour baiser sa main,
Ne m’eût gaîment offert sa joue ;

Et, comme une simple chanson
Sur la rose ou sur l’hirondelle,
Ne m’eût commandé, sans façon,
Des vers où je parlerais d’elle.

Des vers ! je n’en fais pas un jeu :
On ne ment pas dans ce langage,