Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

C’est celui du cœur qui s’engage ;
Si j’en disais trop ou trop peu.

Elle est femme et je suis poète,
Elle veut et je dois céder.
Que faut-il que je lui souhaite,
Ne pouvant rien lui demander ?

Flatterai-je, hélas ! ces beaux songes
Faits pour durer si peu d’instants ?
N’enivrons pas ce cher printemps
D’espoirs qui seraient des mensonges.

Lui vanterai-je un froid dédain
De tous les bonheurs qu’on envie ?
Doit-on passer devant la vie
Sans rien cueillir dans ce jardin.