Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/19

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Abrités dans ces bois du souffle de la haine,
Faisons sur la montagne une halte sereine ;
Et qu’enfin déridés par ce printemps joyeux,
Nos fronts soient sans nuage aussi bien que les cieux.

Voulez-vous mieux goûter cette nature en fête
Et la posséder mieux telle que Dieu l’a faite ;
Voir là-haut reverdir vos espoirs triomphants ?
N’allez pas seul, menez avec vous les enfants.

Gravissons à pas lents, vers ce sommet bleuâtre,
Ces coteaux étages comme un amphithéâtre ;
De la vigne aux sapins, par les prés, les blés verts,
Respirons chaque site et ses parfums divers.
A chacun des degrés où l’on reprend haleine,
Un plus large tableau correspond dans la plaine.
Jusqu’aux monts opposés voyez, vers l’orient,
S’étendre et s’éclairer ce pays souriant :