Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/232

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C’est pour planter ta croix qu’on découvre des mondes.
Vers l’antique Orient ramenant nos vaisseaux,
La barque d’un apôtre y rend les mers fécondes.
Partout ton labarum précéda nos drapeaux.

Ton astre, que suivaient les bergers et les mages,
Partout annonce à l’homme une plus douce loi ;
Chez les peuples enfants visités par nos sages,
Le véritable jour ne luira qu’avec toi.

En vain nous y portons notre science humaine,
Nous leur prêtons nos arts, nos lois, nos chars de feu ;
La raison s’est éteinte et l’âme existe à peine
Dans ces mondes vieillis qui ne t’ont pas pour Dieu.