Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/25

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Qu’on soit libre et joyeux ! Allons, mes bien-aimés,
Lisez dans le printemps, les livres sont fermés.
Feuilletez dans les prés les blanches marguerites ;
Sur ces pages de fleurs que de leçons écrites !
Que d’augustes secrets, murmurés par le vent,
Et qu’on atteint sans peine, ici… rien qu’en vivant !
Vivez, courez, grimpez ! Suivez la chèvre agile ;
Glissez, mes écureuils, sur ce bouleau fragile ;
Soyez forts, soyez bons : c’est la meilleure part :
Vous deviendrez savants, — si Dieu le veut, — plus tard.


II




Toi, libre pour un jour des assauts de la vie,
Quitte la sombre armure où tu t’enveloppais ;
Assieds-toi ! — la nature au repos te convie,
Et goûte intimement ton Dieu dans cette paix.