Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/26

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Ouvre à ce pur soleil, sur ces bruyères roses,
Ouvre un cœur pur ; reviens à tes jeunes saisons.
Laisse imprégner tes yeux de la beauté des choses,
Et grandir ta pensée avec les horizons.

L’homme ne trouble ici, ni les lieux, ni toi-même ;
Là point d’esprit rebelle et d’hôtes querelleurs.
Mets ton âme au niveau de ce calme suprême ;
Sois docile à ton Dieu comme l’onde et les fleurs.

Bénis la volonté que les astres bénissent,
Qui meut tant de soleils dans un même concert ;
Et qu’en ton propre cœur ses décrets s’accomplissent,
Ainsi que tu les vois s’accomplir au désert.

Soumets-toi librement à ses lois souveraines ;
Courbe ton front de fils sous son bras paternel,