Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/250

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Sans rencontrer de nuit, prompt comme la lumière,
Il monte à travers Dieu de réveil en réveil.

« Qu’importent les rochers, la route âpre et sauvage,
A la foi qui s’élance, à l’oiseau qui fend l’air ?
A qui voit dans la nuit qu’importe le nuage
Et la griffe du tigre à qui n’a pas de chair ?

« J’ignore quels écueils se dressent dans ma vie ;
Si mes noirs assaillants sont rares ou nombreux ;
Mais, j’ai vu par delà ! l’idéal me convie ;
Je ne sais si je puis, mais je sens que je veux.

« J’irai ! que la tempête ou s’irrite ou s’apaise,
Le Maître a commandé, c’est à lui d’y pourvoir.
J’irai ! ce lourd simoun, ce fer, rien ne me pèse :
Mon armure me porte… elle a nom le Devoir. »