Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/251

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II



Le vent mugit, la trombe éclate et le tonnerre
Fait jaillir en éclats les rocs brisés ; la terre,
Sous ces torrents de pluie et de grêlons serrés,
Lance contre le ciel des traits désespérés.
Les pierres et les flots sur les coteaux ruissellent ;
Dans les ravins comblés les forêts s’amoncellent ;
Tout croule et rebondit sur les monts haletants ;
C’est un nouvel assaut des Dieux et des Titans.
Les temples et les tours où l’homme a son refuge,
Roulent comme du sable à travers ce déluge.
Et quand, pour annoncer la fin du châtiment,
L’arc-en-ciel a brillé dans un ciel plus clément,
Quand les monts ébranlés sont rassis sur leur centre,
Hommes, troupeaux, sortis un par un de quelqu’antre,