Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/263

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« Je les vois d’une étoile où mon âme est bercée ;
J’en jouis avec calme et sans étonnement.
La douce vision, présente à ma pensée,
N’a jamais eu de fin ni de commencement. »


VI



Les affreux visiteurs des morts sans funérailles,
La hyène et le chacal fouillent dans ses entrailles ;
Cette chair se dissout, et de ses noirs lambeaux,
Ce qu’a dédaigné l’aigle est pris par les corbeaux.
Je ne sais quoi d’infect et de rongeur habite
Et se tord vaguement dans le creux de l’orbite.
L’air autour de ce corps trace un cercle empesté
D’où fuit avec horreur le pâtre épouvanté.