Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/265

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Pour aiguiser leurs dents remâcher cet ivoire ;
Et font, en se jouant à travers le gazon,
Rouler ce crâne auguste où siégeait la raison.

« Que j’ai fait de chemin, jusque dans le ciel même,
A travers des soleils parcourus sans efforts,
Depuis que j’ai conquis la liberté suprême,
Celle qui nous délivre à jamais de ce corps.

« Quand l’homme a secoué sa dépouille grossière,
Quand la terre a repris tout ce qu’elle a donné,
Des astres, plus nombreux que ces grains de poussière,
Font cortège à l’esprit de sa gloire étonné.

« Le faucheur, tout l’été, dans ces plaines fécondes,
Tranchera moins d’épis et de brins de gazon