Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/266

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Que mes ailes, d’un coup, n’ont soulevé de mondes
Dans ces champs de l’azur qui n’ont plus d’horizon.

« Comme un rayon, sitôt qu’a passé le nuage,
Jaillit, court en tous sens à travers le ciel bleu,
Du poids qui l’accablait mon âme se dégage
Et grandit sans trouver d’autres bornes que Dieu.

« Je monte à l’infini sans vous atteindre encore,
Sans toucher le milieu de votre immensité ;
Enveloppé de vous, Seigneur, je vous ignore :
A peine ai-je entrevu l’éternelle beauté !

« Plus près ! que l’infini m’attire et me pénètre,
Enlacez-moi d’un nœud plus étroit et plus doux !
Plus près encor, Seigneur ! attirez tout mon être,
Puisqu’il demeure entier quand je me perds en vous.