Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/28

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L’homme s’agite en vain, débile créature ;
La vérité résiste à ses haines d’un jour ;
Il n’a pu réussir à gâter la nature…
Va ! tout s’accomplira, dans un immense amour.

En ce joyeux désert, prends donc ta part de joie :
Chaque oiseau, chaque fleur, chante un hymne à l’été ;
Le noir sapin se dore et le rocher flamboie ;
L’eau brille et te sourit dans sa limpidité.

Savoure, ici, la vie ; ailleurs tu la dévores ;
Et durant que ton corps, doucement rajeuni,
Dans ces tièdes parfums, la boit par tous les pores,
Que ton âme, à longs traits, s’abreuve d’infini.

Appelle à toi d’en haut, d’en bas, de tout l’espace,
Tous ces vagues esprits peuplant l’immensité,