Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/34

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IV




Toi, retourne au devoir, la trêve est écoulée.
Armé de cette paix rentre dans la mêlée.
Sans jamais pardonner aux bassesses du jour,
Conserve, en ta colère, un cœur rempli d’amour.
Porte toujours présent, parmi la foule impure,
Le dieu qui te parlait, dans la sainte nature ;
Et sous le joug commun qui va peser sur toi,
Garde à la liberté ton indomptable foi.
Tu viens, sur ces hauteurs où la vie est si belle,
Tu viens de respirer l’esprit qui renouvelle,
Et dans l’œuvre de Dieu tu sens, avec transport,
Ce qu’elle a de paisible, et ce qu’elle a de fort.
Demande pour ton cœur non le repos vulgaire,
Mais la sérénité dans l’éternelle guerre ;