Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/53

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Si, malgré les fardeaux que tu sens s’alourdir,
Ton âme et ton honneur peuvent encor grandir ! »


III




Il dit, je m’élançais, plein d’une foi profonde,
Pour baiser cette main créatrice d’un monde ;
Il avait disparu, mais laissant après lui
Ces clartés du devoir mortelles à l’ennui.

Du réduit visité par ce dieu domestique,
Le plafond rayonnait clair comme un ciel d’Attique ;
D’air pur et de soleil et de fraîches senteurs
Je m’y trouvais baigné, comme sur les hauteurs ;
Et les maux de mon corps, nés des peines de l’âme,
Oubliés tout à coup, fondaient à cette flamme.
Tout brillait sur ces murs sombres auparavant ;