Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/69

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Jamais un droit ne fut, sur des têtes royales,
Offensé par ton droit et tes armes loyales ;
Jamais ta noble main n’aiguisa le poignard ;
Jamais des vils poisons tu n’as pratiqué l’art ;
Jamais tu n’as frappé dans l’ombre et par derrière,
Et fait de l’amitié la ruse meurtrière,
Et parjure, à l’abri d’un encens odieux,
Dépouillé les autels en saluant les dieux…

Poursuis donc, sans faiblesse et sans vaine utopie,
Et tiens ta cause à part de toute cause impie ;
Toujours prête à tenter d’héroïques hasards,
Mais ne croyant pas plus aux tribuns qu’aux Césars.
Ils ont tous, en flattant une race oppressée,
Leurs projets tortueux et leur double pensée…
Ne risquez point l’honneur à ce funèbre jeu,
Ne comptez que sur vous, Polonais, et sur Dieu.