Page:Laprade - Les Voix du silence, 1865.djvu/88

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Assisté d’un regard qui m’éclairait dans l’ombre,
J’ai vaincu des géants et des hydres sans nombre ;
Mainte fée au désert m’a conduit pas à pas ;
J’eus des guides charmants et je n’arrivai pas,
Où donc le Saint-Graal, où donc la Tour d’Ivoire ?
Je ne les vis qu’en rêve et j’ai cessé d’y croire.


LE CHEVALIER.

Je ne les vis qu’en rêve et j’y croirai toujours !
Peut-être arriverai-je avec d’autres secours :
Ces lieux, purgés par toi de tant d’hôtes étranges,
Libres de leurs démons, me réservent leurs anges ;


L’ERMITE.


Elles ont disparu des arbres et des fleurs
Celles que j’invoquais et qui séchaient mes pleurs ;
Elles ont disparu des lacs et des fontaines
Celles qui m’apportaient le remède à mes peines.
Chassés par les hivers des prés et des buissons,
Les oiseaux de mon cœur ont fini leurs chansons.