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ses traductions des Consolations de Boèce, de l’Art militaire de Végèce, sous le nom de Chevalerie, et des Epitres d’Héloïse et d’Abailard. Quelques vers de sa continuation du Roman de la Rose donnent à croire qu’il fut attaché, comme tous les poètes de son temps, à la maison de quelque prince, peut-être même à la maison de Philippe-Auguste.

Diex m’a donné servir les plus grands gens de France, dit-il. D’après un de ses contemporains, Honoré Bonnet, il habitait un bel et riche hôtel. Il connut Dante, sans doute lors du voyage que fit à Paris le grand poëte italien pour apprendre la théologie de la bouche des maîtres renommés, qui enseignaient alors rue de Fouarre, et Dante, auquel il lut une partie de son poëme, lui en prédit le succès durable : ces deux hommes étaient pourtant d’un génie bien antipathique l’un à l’autre ; autant l’un est sévère, autant l’autre est léger et se plaît aux contes gaulois. En continuant l’œuvre de Guillaume de Lorris, Jean de Meung, obéissant à la tournure de son esprit plus encore qu’au goût de son époque, en a complètement dénaturé le sens. Domestique et sentimental qu’était le Roman de la Rose, il l’a transformé en un poème satirique, ilein de traits mordants contre les femmes, es moines, les prélats. Bien loin de suivre les errements de son prédécesseur, qui avait ressassé toutes les fadeurs des romans de chevalerie sur l’amour platonique et sans espoir, Jean de Meung fait continuellement le procès à l’amour, qu’il représente comme la plus dure peine et le plus pénible labeur, comme les galères de la pauvre humanité. Les femmes sont fort maltraitées, et nous ne dirons pas les deux petits vers, passés en proverbe au moyen âge, d’après lesquels il n’y en aurait pas une seule de vertueuse. À ses réflexions morales ou immorales, comme on voudra, le poète mêle un tas de contes et de fables qu’il puise un peu partout, dans la Bible, dans Ovide, dans Virgile, dans l’histoire romaine, et il atteste ainsi la culture de son esprit en même temps qu’il montre la vivacité de son imagination dans les personnifications par lesquelles il anime son œuvre, Malebouche, Danger, Bel-Accueil, Jalousie, Franchise, Faux-Semblant et autres. La création de ces types lui fait honneur. Aussi Jean de Meung fut-il considéré par ses contemporains et par la génération suivante comme la personnification même de l’esprit français. Au xve siècle, on disputait encore sur son œuvre avec passion. Christine de Pisan en démontrait l’immoralité, pour en détourner1 les lecteurs, et le clergé la transformait pour en faire un livre de piété ; les alchimistes y cherchaient le grand œuvre.

Jean de Meung fut inhumé au couvent des dominicains de la rue Saint-Jacques. Il avait légué aux frères un grand coffre qu’il disait plein d’objets précieux ; on l’ouvrit et l’on n’y trouva que des ardoises sur lesquelles étaient tracées des figures énigmatiques ; c’était peut-être la solution cherchée par les alchimistes. Les dominicains voulurent expulser de chez eux le corps du mystificateur, et il fallut un arrêt du parlement pour les contraindre à le garder. Quelques auteurs ont contesté l’authenticité de ce fait ; il est pourtant dans le genre d’esprit de Jean de Meung. Clément Slarot a donné, en 1527, une édition du Roman de la Rose ; il se proposait de rétablir le texte, altéré dans les siècles précédents, mais il l’a en réalité défiguré lui-même par ses corrections. Une édition faite sur les manuscrits a paru en 18H (4 vol. in-4o).

« Peu d’écrivains, dit un commentateur, ont joui d’une réputation comparable à celle de Jean de Meung, de son vivant et après sa mort. Il est véritablement l’Homère de la satire au moyen âge, partout lu, cité, admiré, entouré inéme de ce prestige merveilleux que les légendes populaires communiquent aux poètes des premiers temps. Marot compare Guillaume de Lorris à Ennius ; mais quand il arrive à son glorieux continuateur, il passe toutes les bornes de l’admiration :

De Jean de Meung s’enfle le cours de Loire. Étienne Pasquier le met hardiment en balance avec le Dante et tous les poètes italiens réunis. La comparaison est peut-être juste, si l’on ne considère que l’immense popularité du po6me et l’audace des invectives. Mais le trouvère français ne possède ni l’imagination puissante ni le génie créateur du poète florentin ; il n’a pas su former, comme îui, une langue <x son usage, et se contente de celle que lui ont léguée ses devanciers. L’œuvre de Jean de Meung est moins une suite qu’une contre-partie de celle de Guillaume de Lorris. On est tenté de se demander comment, du milieu de ces fadeurs sentimentales, a pu sortir la plus vive, la plus hardie et parfois la plus brutale invective contre le présent. Autant vaudrait se figurer les premiers coups de tucsin de la Révolution française partant des pastorales de Florian, ou les buveurs de Téniers venant s’asseoir tout d’un coup à côté des bergers roses et frisés de Watteau. Rien de plus dissemblable, en effet, que les deux poèmes et les deux poëtes. L’un, esprit délicat, ingénieux et maniéré, est un élève d’Ovide, un ancêtre de Marot et de Voiture ; l’autre, génie âpre, violent, cynique, lance le mot salé à la façon de Villon et de Régnier. Guillaume de Lorris écrit pour plaire à sa dame ; Jean de Meung, pour servir la politique envahissante et novatrice de Philippe le Bel. Celui-là. n’est qu’un galant inoffensif ; celui-ci un batailleur inquiet, curieux et mécontent, bizarre composé de poëte, de tribun, de moine, de philosophe, de pamphlétaire, d’alchimiste et de géomètre, un véritable encyclopédiste du temps. Héritier de Guyot et de Rutebœuf, il joint à la vieille malice gauloise l’humeur querelleuse et hautaine d'un libre penseur moderne. »

MEUNIER, IÈRE s. (meu-nié, iè-re — bas lat. molinarius ; de molina, moulin, rad. mola, meule). Celui, celle qui dirige l’exploitation d’un moulin à blé ; femme du meunier : On enverra le grain au mkonieb pour le moudre en farine sous la grosse meule de son moulin à eau ou à vent. (Berquin.) Sur le riant coteau par le prince choisi, S’élevait le moulin du meunier Sans-Souci.

Andriedx.

Escalier de meunier. Escalier roide et étroit, comme on en voit souvent dans les moulins,

— Loc ! fam. D’éuéque il s’est fait meunier, Se dit d’un homme qui, en sortant d’une position élevée, passe dans une condition inférieure.

— Prov. Il n’y a rien de plus hardi que la chemise d’un meunier. L’explication qu’on donne de cette locution proverbiale, c’est qu’une pareille chemise prend tous les matins un voleur au collet,

— s. m. Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de perroquet et d’une espèce de corbeau.

— Ichthyol. Nom vulgaire de plusieurs poissons, et particulièment d’une espèce d’able.

— Entom. Nom vulgaire du hanneton mâle, du foulon et du ténébrion de la farine.

— Bot. Espèce d’agaric.

— Vitic. Variété de raisin blanc ; vigne qui produit ce raisin : Le mkumisr a besoin d’être taillé court. (Morogues.)

— Arboric. Sorte de lèpre blanche qui survient aux arbres.

— s. f. Un des noms vulgaires de la mésange à. longue queue et de la corneille mantelèe.

— Adjectiv. Qui exerce l’état de meunier : Maitre mhunier. Des garçons miuiniiîks, le bonnet sur l’oreille, étaient occupés à charger leurs mulets. (Balz.)

— Encycl. Ichthyol. Le meunier, appelé aussi chevaine, chevanne, têtard, vilain, chabot, juêne, chouan, vilna, etc., est un de nos plus grands poissons blancs. Sa taille peut atteindre, rarement à la vérité, 011,50 à 0^,60, et son poids 8 à 9 kilogrammes. Il a la tête grosse et légèrement noirâtre ; le museau arrondi ; le ventre et les côtés d’un blanc d’argent très-brillant, qui passe plus tard à une légère teintre jaunâtre ; le dessus du corps d’une belle couleur bronzée à reflets métalliques verts ou bleuâtres ; les écailles grandes et si exactement appliquées les unes sur les autres qu’elles figurent une sorte de dessin tracé sur une surface lisse ; les nageoires plus ou moins teintées de rouge.

Ce poisson est abondamment répandu dans toutes les eaux douces, courantes ou stagnantes de la France, du centre et du nord de l’Europe. On le trouve surtout au voisinage des chutes d’eau et des écluses de moulins, d’où son nom vulgaire de meunier, qu’on fait venir aussi de sa robe blanche et comme enfarinée. Il parait préférer les eaux courantes à fond de gravier. Pendant le jour, il se tient caché dans les cavités des rivages, entre les rochers, sous le tronc des arbres ou sous les bateaux. Le matin et le soir, il monte à la surface de l’eau pour chercher sa nourriture ; il s’accommode de presque toutes les substances animales ou végétales ; sa voracité est d’ailleurs très-grande ; aussi ne cherche-t-on pas à, le.multiplier dans les étangs.

Les meuniers frayent pendant les mois de mai et de juin, un peu plus tôt ou plus tard, suivant les localités et le degré de la température. Ils quittent alors les eaux profondes et se réunissent par bandes nombreuses au voisinage des rives, mais dans les endroits où le courant est rapide ; là ils déposent leurs œufs sur les pierres, les graviers et les sables ; ils font ce travail tous ensemble et à l’entrée de la nuit ; la ponte est achevée en quelques heures. « Nous avons assisté, dit M. Carbonnier, à l’un des spectacles les plus intéressants qui se présentent à l’observation des curieux et des pisciculteurs sur les habitudes des poissons à l’époque de la ponte. Nous fûmes prévenu qu’un très-grand nombre de poissons blancs, de forte taille, étaient arrêtés à l’angle de la Cité, à la hauteur du square du Pont-Neuf. C’était aux premiers jours de mai, à l’heure du soleil couchant. Nous arrivâmes sur les lieux dans un petit bateau, et avant la nuit close, nous avions vu se passer sous nos yeux toutes les phases du travail de la ponte et de la fécondation d’une quantité innombrable de chevannes (meuniers). L’agitation, le mouvement le plus animé, presque un désordre furieux, régnait dans cette agglomération d’individus réunis jour obéir à un besoin ou plutôt à la loi de a reproduction de leur espèce ; se frotter avec force les uns contre les autres, se presser en tas, par des bonds saccadés sauter à la surface de l’eau, et quelquefois sur le rivage, telles étaient les manœuvres de cette réunion nombreuse, qui durèrent environ deux heures. Le lendemain, pas une seule chevanne n’était restée dans cet endroit. »

La fécondation artificielle du meunier n’est pas difficile ; mais son utilité est fort restreinte, car, ainsi que nous l’avons dit, il n’y a pas d’avantage à multiplier ce poisson, souvent trop abondant. À peine éclos, les jeunes sujets se dirigent vers les herbes, où ils passent la plus grande partie de l’été, soit qu’ils n’aient pas assez de force pour résister aux courants, soit qu’ils craignent de devenir la proie de leurs ennemis. A l’âge d’un an, ils ont déjà û*a,10 de longueur, et vers trois ou quatre ans ils sont aptes à la reproduction. Les meuniers sont agiles et nagent rapidement. On les pêche à la ligne ou au filet, et pour les attirer on jette dans l’eau du sang caillé. La chair de ces poissons est blanche, molle et d’assez bonne qualité, mais trop remplie d’arêtes ; aussi est-elle rejetée par les gourmets ; mais son abondance en fait une ressource pour le peuple.

— Arboric. On désigne sous le nom de meunier ou blanc une maladie des plantes produite par le développement sur leurs organes d’un nombre immense de champignons microscopiques appartenant au genre érysiphe. Ces champignons forment sur la plante un revêtement blanchâtre, dans lequel on ne reconnaît un ensemble de productions cryptogamiques qu’au moyen de la loupe ou du microscope. Or, on sait aujourd’hui que les érysiphes et l’oïdium sont absolument de la même famille. Les premiers seulement présentent une organisation plus parfaite que le second. Le blanc ou meunier peut se montrer aux deux surfaces des feuilles, bien qu’il apparaisse plus particulièrement à la surface supérieure. Plusieurs plantes de la grande culture en sont cruellement atteintes ; parmi elles, nous citerons le houblon, qui est attaqué par l’érysiphe humuli. Il est souvent arrivé que la récolte entière a été perdue. Sous l’action des parasites qui la couvrent, la plante ralentit ou même arrête sa végétation ; elle fleurit mal ou pas du tout. Lorsqu’elle a été fortement atteinte, elle languit et meurt au bout de très-peu de temps. Si, au contraire, l’envahissement n’a été que partiel, la végétation est simplement entravée, la plante ne meurt pas, mais ses feuilles sont rabougries et tombent de bonne heure. Outre le houblon, le pêcher, les légumineuses et les cucurbitacées sont fréquemment envahis par l’érysiphe. Il n’apparaît jamais au contraire sur les plantes aquatiques, sur les plantes grasses, sur les conifères ni sur les plantes cultivées en serre. Différents remèdes ont été préconisés contre cette maladie. Par exemple, on a conseillé de brosser la plante ou d enlever les feuilles malades ; ou bien on a cru qu’il fallait changer la terre au-dessus des racines et activer par tous les moyens possibles la végétation. Ces divers traitements sont inefficaces presque toujours et parfois dangereux pour le végétal qui les subit. On ne saurait donc leur accorder aucune attention. Les résultats obtenus naguère par le soufre contre l’oïdium ont donné l’idée de généraliser l’emploi de ce procédé en l’appliquant à la maladie du meunier. L’idée était bonne, car les plus heureux résultats ont été ainsi obtenus, et le soufrage peut être considéré aujourd’hui comme propre à faire disparaître l’érysiphe aussi bien que l’oïdium.

— Allus. littér. Le Meunier, son fils et l’âne, Titre d’une des plus jolies fables de La Fontaine, où il montre, par une succession d’incidents aussi plaisants que pittoresques, l’impossibilité de suivre les conseils, presque toujours contradictoires, que chacun se plaît à donner. De là, comme conclusion, ce vers qui est devenu proverbe :

On ne peut contenter tout le monde et son père.

Les allusions nombreuses qu’on fait à cette fable rappellent, tantôt la fable elle-même, tantôt quelques-uns de ses ver ? connus :

Beau trio de baudets !

et

Le plus âne des trois n’est pas celui qu’on pense.

■ Plusieurs ouvrages sur la langue française veulent que l’on dise : forcé de ; vous prétendez, vous, qu’on doit dire : forcé à. D’après cela, l’auteur fera très-bien de mettre comme bon lui semblera : C’est toujours la fable du Meunier, son fils et l’âne. »

Paul de Kock.

« Il y a, dans l’ensemble d’un portrait, je ne sais quelle déplorable envie de plaire à tout le monde, qui me déplaît souverainement. Plaignons sincèrement La Fontaine d’avoir inutilement écrit la fable du Meunier son fils et l’âne. »

Gustave Planche.

II était impossible que Malesherbes, dans son office de directeur de la librairie, contentât tout le monde, ou mieux, il était impossible qu’il n’indisposât pas presque tout le monde.

■ On ne peut contenter tout le monde et son père.

Il l’éprouva dans son administration, et dut se le redire bien souvent ; ce qui n’empêcha point que, le lendemain de sa démission, il ne fut universellement regretté de tous les gens de lettres. »

Sainte-Beuve.

Meunier d’Angibault (le), roman de George Sand (1846). La date de ce roman suffirait pour en indiquer le but et le genre ; il appartient a cette période où l’auteur cherchait, avec moins de bonheur que de talent, à résoudre ce que l’on appelait alors la question sociale. Le Meunier d’Angibault n’est qu’un plaidoyer contre les inégalités de la naissance et de la fortune ; c’est un thème excellent, mais, après l’avoir considéré sous toutes ses faces, G. Sand noie sa solution dans des chimères.

Voici, en peu de mots, les moyens mis en œuvre : Marcelle de Blanchemont est une jeune et jolie femme mariée au plus désordonné des maris, qui l’abandonne pour courir les aventures. Marcelle se laisse aimer par Henri Léinor, un jeune homme pauvre et imbu de l’idée nouvelle ; il hait l’aristocratie et tous les privilèges que donne la fortune, en quoi il a parfaitement raison ; mais ayant l’occasion de faire lui-même un petit héritage, il se hâte de le dissiper en aumônes et en bienfaits, en quoi il a parfaitement tort. Par un heureux hasard Marcelle devient veuve... libre par conséquent, et elle trouve tout naturel d’offrir sa main à Henri. Mais Henri, le prolétaire, refuse formellement d’épouser la baronne de Blanchemont, issue d’une des plus nobles familles de France et riche à plusieurs millions. Au premier abord, Marcelle ne comprend pas bien tous les magnifiques raisonnements que lui oppose Henri ; elle se dit que, pour refuser de devenir son mari, il faut qu’il ne l’aime pas. Mais à force de bonne volonté... et d’amour, car sans cela elle n’y serait sans doute jamais arrivée, elle parvient à se persuader que l’on ne saurait être bon, honnête, vertueux et avoir l’âme élevée quand on est riche, et elle se met en devoir de se débarrasser au plus tôt de sa fortune pour se rendre digne de celui qu’elle aime. Quand elle se sera réduite au nécessaire, elle achètera une maison de paysan, vivra sobrement autant que possible, ne fréquentant que les pauvres gens, et elle arrivera de la sorte, du moins elle l’espère, à effacer suffisamment le péché de son illustre naissance, pour aspirer à échanger son nom contre celui de Lémor. De son côté, Lémor l’aide de tout son pouvoir à se ruiner en vendant pour rien ses propriétés, et comme le défunt mari de la baronne avait déjà pas mal écorné sa fortune, Marcelle aborde vite au port tant souhaité de la pauvreté ; elle devient l’épouse de Lémor, avec lequel elle vivra comme elle pourra, « en attendant qu’il se forme une association vraiment sainte, une sorte d’Église nouvelle, où quelques croyants inspirés appelleront à eux leurs frères pour les faire vivre en commun sous les lois d’une religion et d’une morale qui répondent aux nobles besoins de l’âme et aux lois de la véritable égalité, d Elle ne sait trop quelles sont précisément ces lois. «Je n’ai pas mission de les formuler, dit-elle, puisque Dieu ne m’a pas donné le génie de les découvrir. » C’est pourtant là qu’eût été le véritable intérêt et aussi la seule excuse de sa conduite, si tant est qu’une femme ait besoin d’être excusée quand elle aime assez pour renoncer volontairement à sa fortune en faveur de celui qu’elle aime.

Ce qui est beaucoup moins sujet à discussion dans ce livre, c’est le talent que l’auteur a mis dans la création des types secondaires, comme ceux de Bricoline la tollo et du mendiant Cadoche, et dans ces larges descriptions de paysages du Berry, qu’elle excelle à rendre vivants et pittoresques.

Meunier Sans-Souci (le), joli Conte en

vers d’Andrieux. V. Sans-Souci.

Mcuuière du moulin a vent (LA), ChanSOU

populaire attribuée à Gallet. Qui n a fredonné ce refrain guilleret : J’ai vu la meunière du moulin à vent ? Le reste de la chanson était presque effacé des mémoires, et franchement c’était justice. Cependant, en raison de la popularité du refrain, nous avons cru devoir reconstruire la chanson entière, plus à cause de sa date que pour sa valeur intrinsèque, qui ne dépasse pas l’ancienne grivoiserie dans tout son débraillé.

1er Couplet. Allegro.

(TODO: partition)