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bry ; mais paresseux, grossier, dénué d’intelligence, débauché, il écarta du gouvernement les hommes capables pour les remplacer par ses compagnons de plaisir, perdit ta plupart des conquêtes faites par son père, ne conserva qu’avec peine les anciennes frontières de la Pologne et vit se constituer à ses dépens les principautés de Mecklembourg, de Brandebourg, de Uolstein, de Lubeck, etc. Les Poméraniens s’étant soulevés, Miecislas parvint a les soumettre grâce a l’intrépidité du prince de Hongrie Bêla, à qui il donna, à titre de récompense, la Poméranie en fief avec la main Je sa fille. Ce fut ce roi qui partagea la Pologne en palatinats et y établit des tribunaux permanents. Il mourut fou à la suite de ses débauches.

MIECISLAS III, duc de Pologne, né en 1131, mon en 1201. En 1173, il succéda à son frère Boleslas IV, et fut chassé en 1177 à cause de sa cruauté, mais il remonta sur le trône en 1190.

MIECZYNSKI (Adam), agronome polonais, né près de Pultusk en 1828. Nommé, en 185G, professeur d’agronomie à l’école des jeunes nobles de Varsovie ? il occupa cette chaire jusqu’à la suppression de cet établissement. Il a fondé, en 1858, la Gazette agronomique, qui parait encore à Varsovie, et a publié les ouvrages suivants : l’Apiculture polonaise (1858 ; 1862, 2e édit.h Études d’économie domestique (1859) ; l’Économie de la laiterie (1860) ; l’Agriculteur débutant (1861 ; 1862, 28 édit.) ; le Bon apiculteur (1861) ; Principes de la science forestière (1863, 3 vol.), etc. Ha, en outre, édité plusieurs ouvrages d’enseignement populaire, et fait paraître, chaque année, un Calendrier pour le peuple polonais.

M1EDES (Bernardino-Gomez), historien espagnol, né à Albarrazin (Aragon) en 1521, mort dans la même ville en 1589. Il habita pendant longtemps l’Italie et, après avoir visité l’Allemagne, les Pays-Bas et la France, il retourna eu Espagne où il devint, en 1585, évêque de sa ville natale. On a de lui : Diascepseon de sale physico, medico, geuiali et mystico libri IV (Valence, 1572) ; Ilistoria del rey don Jaime dé Aragon, clamado el-conquistador (Valence, 1584, in-4o) ; Enchiridion o manual instrumenta de salud contra el morbo articular que llaman gota, traité sur la goutte écrit pour Philippe II.

M1EDZYRZEC, ville de la Russie d’Europe, gouvernement de Lublin, district et à 26 tilora. N.-E. de Radzyn, sur la Zna, affluent du Bug ; 4,800 hab. Commerce de draps, cuirs et grains.

MIEG (Jean-Rodolphe), savant Buisse, né à Bàle en 1694, mort dans cette ville. Il se fit recevoir docteur en médecine, puis enseigna les sciences dans sa ville natale. Nous citerons de lui : De nasturticarum ptantarum -structura et usu (Bâle, 1710, in-4o) ; Examen theoretico-practicum medicum plantarum nasturticarum (Bâle, 1714, in-4o) ; Thèses anatomicz (Bàle, 1726). — Mieg (Achille), médecin suisse, né à Bâle en 1731, mort en 1799, était vraisemblablement de la famille du prèTcédent. Il exerça la médecine, professa à l’université de sa ville natale et y introduisit le premier l’inoculation. On a de lui quelques traités de médecine populaire, des Mémoires, insérés dans les Acta helvetica, etc.

A11ÉGES, village et comm. de France (Jura), canton de Nozeroy, arrond. et à 85 kilom. S.-E. de Poligny, dans un vallon ; 332 hab. Fromagerie. L’église est ornée de très-belles sculptures.

MIEL s. m. (miel — lat. tnel, mellis. Toutes les langues aryennes présentent un accord remarquable pour le nom du miel. Le thème le plus ancien du nom est le sanscrit mud/iu, dérivé probablement de la racine mardh, être humide, par la vocalisation complète de la semi-liquide ar. Le sens générai de niadliu est celui de doux, au physique et au moral, et ce mot désigne à la fois le miel, le sucre, le lait, l’eau, le vin et une liqueur spiritueuse particulière. Ainsi, on trouve madhura, doux, douceur, sirop, etmadhuta, vin. L’abeille est appelée madliukara oxmadhukart, qui fait le miel, madhupu, madhulih, qui boit, qui lèche le miel, mudhumkashika, mouche à miel, etc. Le grec vieti, génitif melitos, auquel répond le gothique mitith, présente un suffixe il, dont on trouve en sanscrit plusieurs exemples. Le latin mel, mellis peut s’expliquer par • l’assimilation du suffixe qui disparaît complètement dans l’irlandais-erse mil, le kymriqùe mel et l’armoricain mél. Le thème sanscrit reparaît inaltéré dans le lithuanien tnedus, miel, à côté de middus, middukus, hydromel, 1 ancien slave medu, russe mëdû, polonais miod, illyrien med, etc.). Substance sucrée, sirupeuse, épaisse, que certains insectes, et principalement les abeilles, préÏiarent avec les matières recueillies dans es (leurs, et qu’ils déposent dans les alvéoles de leur ruche : Les abeilles pillaient deçà delà les fleurs ; mai] elles en font après ’le miel qui est tout leur ; ce n’est plus thym ny marjolaine. (Moutaigne.) Les ariciens remplaçaient le sucre par le miei, . (A. Rion.) Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent.

La Fontaine.

— Fig. Douceur, agrément : Des paroles de miel. Le miel des plaisirs. Les mariages d’amour se font entre des gens gui payent un mois

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de miel par une vie de vinaigre. (C*esse de

Blessington.)

La vie est une fleur, l’amour en est le miel.

V. Huoo.

Le tou vers les plaisirs s’élance avec ardeur ; Le sage en prend le miel, mais sans blesser la fleur.

Deluxe.

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel ; Au fond de cette coupe ou je buvais la vie. Peut-être reste-t-ii une goutte de miel.

Lamartine.

Miel de printemps, d’été, Miel récofté au printemps, en été.

Miel vierge, miel dégoutte, Premier miel qui coule des alvéoles sans aucune manipulation.

Miel indien, miel de roseau, Anciens noms du sucre.

Lune de miel, Premier mois du mariage où l’on goûte les plaisirs de l’union, sans connaître encore les tracas du ménage et la froideur de l’habitude.

Doux comme le miel, aussi doux que le miel, Extrêmement doux, au propre ou au figuré :

Avec des mots choisis, aussi doux que te miel. Sur les gens d’un mérite a. craindre On répand à grands flots le Sel.

Mm« DESnOULlÈRES.

Être tout miel et tout sucre, Parler avec une douceur extrême : Il fallait me voir et m’enlendreparler, j’étais tout sucre et tout miel. (Le Sage.)

— Prov. On prend plus de mouches avec du miel qu’avec du vinaigre. On gagne plus de

fens par la douceur qu’on n’en soumet par emportement, l’aigreur, la dureté. 11 Faitesvous miel, et les mouches vous mangeront, Si vous êtes trop bon, les autres abuseront contre vous de votre bonté. Il Un peu de fiel gâte beaucoup le miel, Un léger inconvénient suffit i>our corrompre les plus grands plaisirs. Il Bouche de miel, cœur de fiel. Les paroles flatteuses cachent de mauvais sentiments.

— Pharm. Miel rosat, Infusion de roses rouges dans l’eau bouillante. Il Miel mercurial, Mélange par parties égales de miel et de suc de mercuriale.

— Encycl. On ne croit plus aujourd’hui que le miel soit le produit d’une sécrétion animale, et cependant il est certain que le nectar des fleurs n’est pas du miel en nature. Quel genre de transformation lui font donc subir Tes abeilles ? Voici quelle est la composition du nectar :

Sucre prismatique 13

Sucre liquide 10

Eau 77

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La proportion du sucre prismatique paraît, dans quelques fleurs, très-sensiblement augmentée. C’est ainsi que le nectar des cactus n’offre, par la cristallisation, que du sucre prismatique, presque exempt de sucre liquide. La matière sucrée des fleurs n’étant pas semblable au miel, et le sucre concret que fournit le nectar ayant toutes les propriétés du sucre prismatique, il est évident que celui-ci, en séjournant dans un des estomacs de l’abeille, y éprouve une altération due peut-être à la présence d’un acide libre ou à toute autre cause qui le fait passer à l’état de sucre ou de glucose, comme le prouvent d’ailleurs les expériences d’Hubert. Nous savons, en effet, que cet ingénieux naturaliste a nourri des abeilles uniquement de sucre de ; canne, aux dépens duquel ces laborieux insectes ont continué à fabriquer le miel et la cire.

La couleur du miel, blanche ou tirant sur le jaune dans nos climats, est verdâtre à Madagascar et rougeâtre à Cayenne. Le jpiel peut se conserver fort longtemps si on a la précaution de le tenir dans un lieu frais ; cependant il s’altère par la cristallisation d’une partie de son sucre, devient grumeleux et perd son odeur. À l’état de nature, le miel se trouve dans des gâteaux ou rayons, qui, étant soumis à une température de 20° à 30° centigrades, le laissent échapper en partie ; Le miel extrait par ce procédé porte, d ; uis le commerce, le nom de miel blanc ou vierge : c’est le meilleur. Les gâteaux sont soumis ensuite à une certaine pression et donnent ainsi le nïiel jaune ou de seconde qualité. Les différents miels doivent toutes leurs qualités aux fleurs sur lesquelles les abeilles les ont recueillis. Ceux du mont Ida, en Crète, de l’Hybla, en Sicile, de l’Hymette, dans l’Attique, des Iles Baléares, des environs de Narbonne, du Gâtinais, doivent leur renommée aux plantes aromatiques, principalement aux labiées, qui croissent en abondance dans ces régions.

En Europe et dans tous les pays civilisés où se multiplient les abeilles, on les a réduites pour ainsi dire à l’état domestique ; nous les avons parquées artistement dans des ruches placées autour de nous et disposées de façon que rien ne soit perdu des produits précieux qu’elles fournissent ; mais dans les contrées encore sauvages de l’Amérique, elles sont entièrement livrées à elles-mêmes ; elles fornieiudes associations errantes, et déposent leur miel dans l’endroit que leur instinct leur fait juger le plus convenable, et c’est le plus souvent dans le creux d’un arbre ou d’un rocher. Or, les habitants de cas contrées sont

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très-friands de ce miel ; mais comme les abeilles le cachent avec le plus grand soin, voici le moyen ingénieux qu’ils emploient pour le découvrir.

Lorsqu’un sauvage aperçoit, au bord d’une forêt, un certain nombre d’abeilles butinant sur les fleurs, il en prend plusieurs et les enferme dans un objet creux rempli de miel. Lorsqu’il juge qu’elles ont fait leur provision ? il donne la liberté a l’une d’entre elles, qui ne manque jamais alors de voler directement vers l’arbre qui renferme le trésor convoité par le sauvage. Celui-ci la suit du regard aussi loin que sa vue perçante le lui permet, et il se rend aussitôt à l’endroit où il a cessé de l’apercevoir. Il ouvre de nouveau la boite et continue ses observations, jusqu’au moment où une abeille rendue à la liberté prend une direction directement opposée à celle qu’ont suivie les précédentes. Le chasseur reconnaît alors qu’il a dépassé le but, mais qu’il doit en être très-rapproché, et une dernière expérience lui fait enfin découvrir le nid si ingénieusement cherché.

Les naturalistes affirment que l’ours recherche aussi le miel avec une grande avidité. Dès que son flair délicat lui a fait découvrir un rayon de miel, il se précipite sur cette proie et s’en régale avec tous les témoignages de la plus vive satisfaction, sans s’inquiéter des bourdonnements furieux des abeilles et de leurs aiguillons, dont le préserve son épaisse fourrure.

L’époque de la récolte du miel est nécessairement subordonnée à la flore locale et aux conditions atmosphériques. Le plus ordinairement, elle a lieu dans la deuxième période du temps de l’essaimage ou après la floraison de la principale fleur mellifère, c’est-à-dire le sainfoin. On récolte encore quelquefois à l’automne et après l’hiver ; mais ces deux époques sont moins favorables et ne donnent que des produits inférieurs. La récolte est tantôt partielle, tantôt totale. La première se fait par l’enlèvement des chapiteaux dans les ruches à chapiteaux, des hausses supérieures dans les ruches à hausses, d’un certain nombre de cadres dans les ruches à cadres mobiles, enfin par la taille dans les ruches communes. La récolte totale se fait, dans les ruches à une seule pièce, par le transvasement, la chasse ou l’asphyxie momentanée des abeilles. Nous ne voulons pas parler ici de la méthode des éteigneurs, qui tuent les abeilles pour s’emparer du miel ; ce procédé, que l’on rencontre encore malheureusement en Bretagne et dans quelques pays arriérés, n’est qu’une stupide pratique, à peine excusée par l’ignorance des gens qui s’en rendent coupables. Avec les ruches perfectionnées, la récolte du miel, soit partielle, soit totale, est des plus faeiles. Il n en est pas de même avec les ruches communes, dont l’usage est encore loin d’être aboli. La récolte partielle dans les ruches communes se fait au moyen de la taille, après qu’on a enlevé ou sans enlever les abeilies de la ruche. Dans le premier cas, l’opération est facile : il suffit de savoir distinguer les rayons qui recèlent le miel de ceux où se trouve le couvain. Lorsqu’on pratique la taille sans enlever les abeilles, i ! faut joindre à une certaine adresse de main un coup d’œil sûr et prompt. On commence par enfumer la ruche, que l’on a préalablement retirée de sa place. On met ensuite une tuile au-dessus de la partie occupée par le couvain et les rayons vides. Les abeilles, chassées par la fumée, se réfugient sous la tuile ou bourdonnent autour de l’opérateur, qui a eu la précaution de mettre son épiderme à l’abri de leurs atteintes. Dès que les rayons sont libres, on détache ceux qu’on veut enlever au moyen d’un couteau à lame recourbée. On trouve dans nos campagnes des hommes qui se sont fait une spécialité de la taille des ruches. Leur habileté est presque incroyable. On en voit qui paraissent exercer sur les abeilles une espèce de fascination ; ils les abordent sans masque protecteur ni précautions d’aucune sorte. On assiste émerveillé à une manipulation incroyable : l’homme prend les abeilles dans ses mains nues, les transporte avec précaution d’un coin de la ruche a un autre ; elles le laissent faire, grimpent sur ses vêtements, bourdonnent autour ne sa tête, non en ennemies qui veulent défendre un bien péniblement amassé, mais en amies qui semblentsaluer un protecteur bienfaisant. Lorsqu’on veut récolter tout le miel dans les ruches communes, on a recours à la chasse des abeilles ou à leur asphyxie momentanée-La chasse ou transvasement a pour but de faire sortir toutes les abeilles de la ruche qu’on veut récolter, pour les faire entrer dans une autre qui est vide et qui doit servir d’habitation. Cette opération s’exécute en tapotant pendant 20 à 30 minutes sur les parois extérieures de la ruche habitée. Les abeilles récalcitrantes sont ensuite expulsées de vive force, soit au moyen de fumigations, soit à l’aide des barbes d’une plume. La chasse se fait souvent à deux reprises, à 20 ou 22 jours d’intervalle. Lors de la chasse, les nouvelles colonies qu’on forme doivent être souvent doublées et quelquefois môme triplées, c’est-à-dire qu’on réunit la population de deux ou trois ruches dans une seule. C’est un moyen de prévenir la mortalité qui se produit souvent, en hiver, dans les ruches où la population est insuffisante. On asphyxie momentanément les abeilles en les. mettant en contact avec la fumée de quelques corps acres.

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Il va sans dire que ce contact ne. doit pas être trop prolongé, car ce moyen est loin d’être exempt de danger. Aussi pensons-nous qu’on ne devra y avoir recours qu’à la dernière extrémité. Le champignon connu vulgairement sous le nom de vesse-de-loup paraît être le corps qui donne, par la combustion, la fumée la moins délétère. On se sert quelquefois de sel de nitre à la dose de 5 grammes par ruche ; mais le contact des abeilles avec la fumée de ce sel ne doit pas durer plus de deux ou trois minutes. L’enlèvement total du miel ne doit s’effectuer qu’à la fin du printemps ; alors seulement les abeilles peuvent encore avoir le temps de ramasser des provisions suffisantes pour passer l’hiver. Si la saison était plus avancée, on ferait bien de leur donner « à 3 kilogrammes de miel commun ou de sirop de sucre, qu’on leur donnerait en deux fois le3 deux premières nuits de leur installation.

On estime que la consommation d’une ruchée, depuis septembre jusqu’en avril, est, en moyenne, de a à 8 kilogrammes de miel. Lorsque les provisions amassées par les abeilles sont jugées insuffisantes, il faut y suppléer par un complément de nourriture.

Le miel en rayons non granule est préférable à tout le reste ; à son défaut, on fera usage de miels de presse ou de sucre fondu et réduit à la consistance du sirop. On se gardera bien d’ajouter à ces aliments du vin ou de l’eau-de-vie, comme l’ont recommandé quelques auteurs anciens. La ration journalière doit être de 1 kilogramme au moins. On la met en place le soir, et, le lendemain matin, on enlève ce qui reste, afin de ne pas provoquer le pillage. Il vaut mieux donner ce supplément de nourriture lorsque la saison est encore chaude que d’attendre qu’elle soit devenue froide.

Le miel doit être manipulé aussitôt après son extraction de la ruche, alors qu’il est encore chaud, limpide et qu’il coule facilement. Si on le laisse refroidir dans les rayons, il n’en sort qu’après avoir été chauffé et soumis à une pression assez énergique, circonstances qui altèrent ses qualités. Il faut pourtant faire une exception pour le miel limpide et non operculé qui vient d’être recueilli par les abeilles. Ce mtel contient une surabondance d’eau qui empêcherait sa granulation ; il est donc nécessaire de le laisser refroidir dans les rayons. Quand on opère sur de grandes quantités, la manipulation du miel doit s’effectuer dans un laboratoire. Les cultivateurs qui n’ont qu’un petit nombre de ruches se contenteront d’une pièce sèche, bien close et à une bonne exposition. Il faut d’abord avoir soin d’enlever les abeilles mortes ou vivantes qui pourraient se trouver dans les rayons. Les abeilles vivantes qui restent quelque temps dans le miel y laissent une partie de leur venin, qui communique à cette substance un principe désagréable au goût. On procède ensuite au triage des rayons. Ceux qui contiennent du miel exempt de pollen, logé dans delà cire neuve ou dans de la cire vieille qui n’a pas renfermé de couvain, donnent un* miel de premier choix} ceux, au contraire, qui contiennent du miel mêlé de pollen ou logé dans des cellules ayant contenu du couvain ne donnent qu’un miel de second choix. Quand le miel de premier choix a cessé de couler, on mêle les résidus, après les avoir écrasés une seconde fois, avec les rayons destinés à fournir un miel de second choix. Dès que ce dernier a été extrait, on recueille tous les résidus et on les soumet à la presse. Le miel obtenu en dernier lieu est inférieur aux deux autres. Les instruments employés dans ces diverses manipulations consistent en couteaux, tenailles, terrines, tamis ou claies. Les terrines et les pots doivent être vernissés. Lorsqu’on rencontre une assez forte quantité de miel candi dans une ruche, on doit le mettre à part. On le fait fondre an bain-marié, puis on le laisse refroidir et on le passe au tamis.

Lorsque le miel a été complètement séparé de la cire, on le laisse un jour dans les terrines exposé à une température assez élevée. Pendant ce temps, les parcelles de cire qui s’y trouvent encore montent à la surface, où elles apparaissent sous forme d’écume qu’on doit enlever avec soin. Le miel écume mal à basse température ; il est alors moins limpide et le3 parcelles de cire qu’il renferme ne tardent pas à le faire fermenter. On peut aromatiser le miel en mettant sur les claies ou les tamis destinés à la filtration les plantes dont on préfère le parfum. Les vases destinés à conserver le miel doivent être parfaitement propres et exempts de tout mauvais goût. Si on le met en pots, on doit donner la préférence à ceux de grès ; ceux en terre sont sujets à se briser lorsque la granulation s’opère rapidement. Après la mise en place définitive, les vases ne sont pas fermés tout de suite ; on les place dans un endroit sec et aéré, ns contenant aucune liqueur en fermentation. La fermeture des pots n’a lieu que lorsque les miels sont suffisamment épaissis. Les miels des crucifères prennent rapidement.de la consistance ; ceux des arbres granuieut, au contraire, très-lentement et souvent d’une manière très-imparfaite. Les miels chauffés ont des grains plus gros que ceux qui ne le sont pas. Quelquefois les miels reprennent la consistance sirupeuse, après avoir granulé ; on dit alors qu’ils s’en vont. Pour les faire reprendre, on les chauffe au bain-marié