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MOCO

1573) ; De liberali disciplina atgue éducatione liberorum (Francfort, 1573, in-8»), etc.

MOCKER (Toussàint-Eugène-Ernest), chanteur fiançais, né à Lyon la 16 juin 1811. Il fut d’abord destiné à l’état ecclésiastique et vint à. Paris, à l’âge de quatorze ans, étudier le chaut sacré dans la classe fondée et dirigée par Choron. Mais ses rapides progrès et Je voisinage de Duprez, Mario, Scudo et Monpou, jeunes talents en croissance pour l’avenir, lui inspirèrent le goût de la carrière artistique. Il quitta à dix-sept ans l’école de Choron, et sa famille, qui déjà l’appelait le. petit abbé, le vit avec déplaisir entrer, en qualité d’alto et de contre-basse, a l’orchestre du théâtre de l’Odéon. Il fut admis dans la Société des concerts du Conservatoire, puis il devint timbalier dans l’orchestre de l’Opéra. Là, il put savourer à longs traits les ilôts d’harmonie qui s’échappaient des lèvres de Nourrit. Après avoir profité des leçons de Poncha.rd, qui l’avait pris en affection et qui se plaisait à développer ses facultés artistiques, il débuta au théâtre de l’Opéra-Çomique, le 13 août 1S30, dans la Fête du village voisin. 11 y doubla Chollet d’une manière brillante, dans les Deux familles et dans la Langue musicale ; puis il créa avec succès le rôlebouffe de Georgini dans le Mannequin de Ber, gqme. Lors de la déconfiture de la salle Feyçeau en 1S31, il visita successivement Le Havre, La Haye, Amsterdam, puis Toulouse, où pendant cinq ans il obtint les plus beaux triomphes. Le 14 juin iS39, il reparut à l’Opëra-Comique, dans Polichinelle. À dater de ce moment, chacune de ses créations nouvelles fut un succès. Nous citerons particulièrement celles de Zanetla, la Reine d’un soù ; les Diamants de la couronne, le Duc d’Olonne, ie Code noir, le lioi d’Yvetoi, VEau ■merveilleuse, Cagliostro, les Quatre fils Aymon, les Mousquetaires de la reine, la Nuit de Noël., Cilles ravisseur, Il signer Pascaretlo, le Val d’Andorre, le Toréador, la SuintSylvestre, les Porcherons, Galatée, VÉtoile du. Nord, Château Trompette (1860). M. Mocker, devenu une des plus solides colonnes du théâtre de l’Opéra-Comique, reprit avec jjon moins de bonheur les principaux rôles du •répertoire courant, tl faut citer : le Déserteur, le Panier fleuri, le Pré-aux- Clercs, le Domino noir, l’Ambassadrice, le Maçon et la Dame blanche. M. Mocker. fut chargé, vers 1SC5, des fonctions de régisseur général de j’Opèra-Comique. Comédien original et très-spirituel, il a été la complète incarnation de ce genre agréable et charmant de l’opéracomique tel que le comprenaient nos pères. Doué de beaucoup de verve et de chaleur, sa vois, quoique faible, était belle et pénétrante ; son chant, sans avoir une bien grande pureté, avait de la finesse et de la grâce ; enfin sa méthode était excellente. Cet artiste a épousé une fille de M. Hervey, qui fut une des illustrations du Vaudeville et devint sociétaire du Théâtre-Français..

MOCLAH ou MOCLÈS (Séid), auteur persan qui vivait à Ispahan vers 1675. Il descendait de Mahomet et était supérieur d’un couvent de derviches mevlévi. Le schfth Soleiman, de la dyuastie des Sofia, lui témoignait Une grande déférence et descendait de cheval, lorsqu’il le roncontrait, pour lui baiser la main avec respect. Moclah vivait au milieu de douze disciples revêtus de longues robes blanches. Pendant sa jeunesse, il avait traduit en persan des comédies indiennes, dont il existe une version turque a la Bibliothèque nationale, sous le titre A’AL Farad j baad al chidda (la. Joie après l’affliction) ; par la suite, il mit ces comédies en contes, y ajouta le récit de prétendus miracles de Mahomet et leur donna le titre de Hezariek Rouz (Mille et un jours). Pendant son séjour à Ispahan, l’orientaliste français François Pétis de La Croix entra en relation avec Moclah, qui lui donna des leçons de persan et lui communiqua soh manuscrit des flezariek Rows. Pétis en fit Une traduction française, dont il confia la révision à Lesage après Son retour en Europe, et qu’il a publiée sous le titre de Mille et un jours (Paris, 1710-1712, Bvol. in-12).

MOCLAH (Abou-Ali-Mohammed ben Ali-Ibn), homme d’État et poëte arube. V. IbnMoclah.

MOCO s. m. (mo-ko). Mamm. Rongeur du Brésil, servant de type au genre kérodon. Il Singe de la famille des cynocéphales.

—.. !— ! En c y cl. Le moco habite l’Abyssinie, le Sennaar et l’Arabie. Ce singe a été décrit par plusieurs auteurs sous le nom d’hnmadryas de Lowando, 11 a le pelage gris verdâtre, mais les parties postérieures sont plus pâles que les parties antérieures, et les bras sont presque noirs. La face, les oreilles et les mains sont de couleur de chair tannée. Un sillon très-marqué sépare en dessus les narines, qui pur là ressemblent plus à, celles du babouin qu’à celles du papion. Un camail long et touffu, d’une teinte gris vordàtre, couvre les parties supérieures du corps et

forme une véritable crinière. Le ventre et la

f âge interne des membres n’ont que quelques poils rares. Les fesses sont rouges et la queue est terminée par une touffe de poils assez longs. Ce singe est d’un naturel très-méchant. Les gardiens de celui qui a été au Jardin des plantes étaient obligés de le craindre ; la haine était le seul sentiment qu’il pa MOCQ

rût éprouver. Même lorsque la faim le pressait et qu’on lui donnait sa nourriture, il s’en emparait brusquement et menaçait aussitôt du regard, du geste et de la voix.

MOCOBY-ABIPON s. m. (mo-ko-bi-a-bipon). Linguist. Nom donné à des langues américaines comprenant les idiomes parlés par les Mocobys et les Abipons.

— Encycl. Les Abipons habitaient autrefois la province de Chaco et demeurent à présent en petit nombre sur les rives du Parana, depuis qu’ils ont été obligés d’implorer le secours des Espagnols contre les attaques des Mocobys. Les Mocobys ont mieux réussi à sauvegarder leur indépendance, grâce à leur courage farouche et aussi à leur force numérique, dont le total s’élève au moins à 8,000 guerriers. Les idiomes de ces deux peuples offrent l’un avec l’autre de grandes affinités, ainsi qu’on peut le voir en parcourant rapidement quelques recueils de mots ; les analogies grammaticales surtout sont frappantes. Voici quelques détails sur les langues principales qui forment par leur réunion le groupe mocoby-abipon. -

L’abipon possède une articulation qui participe à la fois du son de IV et du son du g, et qui ressemble assez au ghaïn arabe ; il a aussi le son eu et l’fï des Espagnols. Beaucoup de mots homophones changent de signification avec l’intonation. La prononciation est harmonieuse et cadencée ; les mots sont généralement longs et les monosyllabes rares. La distinction des genres est fort arbitraire et l’usage seul peut l’apprendre. Le pluriel sa forme de différentes manières, suivant les consonnes finales ; les substantifs sont entièrement indéclinables. Un grand nombre de substantifs se forment par dérivation au moyen de différentes terminaisons qui en font des diminutifs, des noms d’action, d’agent, de patient, etc. Les adjectifs reçoivent la terminaison l’A pour le masculin tachergaïk, vieux) et pour le féminin. Le pronom de la troisième personne a aussi une forme pour le masculin et une forme pour le féminin (chose remarquable dans les idiomes agglutinants en général et dans les langues américaines en particulier). Le système de conjugaison n’est pas encore bien déterminé ; la seule remarque sérieuse et importante que l’on att pu faire, c’est qu’au milieu des formes multiples des conjugaisons le thème radical du verbe demeure complètement fixe et invariable. Lorsqu’un pronom personnel jouant le rôle de complément direct est accolé à un verbe, sa présence se manifeste par une modification dans le verbe même. Le passif ne procède pas de l’actif, mai 3 il s’effectue d’une manière impersonnelle au moyen du participa passé, auquel on ajoute la terminaison eherat pour le masculin et cherate pour le féminin. Les adjectifs se comportent souvent comme de véritables adverbes, partie du discours qu’ils remplacent la plupart du temps. Les prépositions présentent un nouveau cas d’infraction aux lois générales qui régissent les idiomes américains ; elles sont de véritables prépositions et ne se postposent jamais à leurs compléments. Hervas cite, parmi les dialectes les plus importants de l’Abipon, ceux parlés par les Naquegtgaguehees, les Rucahees et les Jaconaigas.

Le mocoby ne possède pas les sons répondant aux lettres suivantes de l’alphabet espagnol : f, /ce, Ici, II, r, s, v. Le genre des substantifs n’est pas aussi caractérisé que dans l’abipon et s’exprime au moyen des mots : homme, femme. Le pluriel a deux terminaisons : l et ipï. Les diminutifs s’expriment au moyen de la particule suffixe olia, les diminutifs de diminutifs au moyen de la particule olec, et les augmentatifs au moyen de la particule tudegat. Les adjectifs précèdent les substantifs. Les pronoms personnels Sont identiques à ceux de l’abipon,

MOCOBVS, peuplade qui occupait l’intérieur du Chaco, à l’époque de la conquête du Paraguay. Les Mocobys étaient des peuples anthropophages.

MOCOCO s. m. (mo-ko-ko). Mamm. Maki de la côte de Mozambique et de Madagascar, le plus élégant de tous : Le mococo est un joli animal. (Buff.)

MOCOMOCO, ville de l’Océanie, sur la côte méridionale de l’île de Sumatra, capitale du petit État d’Anaksangeï, à 200 kilom. N.-O. de Bencoulen, au fond d’une baie où se jette la rivière de Si-Louggan. Les Hollandais y ont construit le fort Sainte-Anne, où les naturels de l’île apportent du poivre, de la poudré d’or, des bois de construction, qu’ils échangent contre des pièces d’étoffe, du fer, du sel et de l’opium. En 1717, les Anglais y avaient un comptoir.

MOCQUÀRD (Jean-François-Constant), littérateur et homme politique français, né à Bordeaux en 1791, mort à Paris en 1S64. Il fit ses études à Paris, où il suivit les cours de l’École de droit, puis entra dans la carrière diplomatique. Secrétaire de légation en 1812, il fut nommé la même ounée chargé d’affaires en Bavière. Mais bientôt il quitta la diplomatie, termina son droit et se lit inscrire comme avocat au barreau de Paris. Quelque temps après la rentrée des Bourbons dans les fourgons de l’étranger, M. Mocquard, qui appartenait alors à. l’opposition libérale, défeudit, dans de nombreux procès

MOCZ

politiques, les journalistes ou hommes politiques poursuivis par le gouvernement. Il plaida notamment dans le procès dit de l’Epingle noire (1817), et dans ceux de la Souscription nationale (1820) et des Sergents de La Rochelle. Lo talent dont il avait fait preuve en défendant la cause de la liberté l’avait fait avantageusement connaître, lorsqu’une maladie du larynx vint l’obligera renoncer au barreau. Il se retira alors dans les Pyrénées’et ne sortit de sa retraite qu’après la révolution de 1830. Nommé peu à près sous-préfet à Bagnères-de-Bigorre, il conserva ce poste jusqu’en 1839, et donna alors sa démission à la suite de quelques dissentiments avec l’administration centrale. Depuis longtemps, à cette époque, M. Mocquard était entré en relations avec Louis Bonaparte, qu’il avait vu avec sa mère, pendant un voyage à Arenenberg. Toutefois, ce ne fut qu en 1840 qu’il afficha nettement ses sympathies bonapartistes. Il se rendit à Londres, où il alla s’entendre avec le futur auteur de l’attentat du 2 décembre, et, de retour à Paris, il dirigea le journal le Commerce, destiné à faire de la propagande bonapartiste. La grotesque échauffourée de Boulogne ne ralentit point l’ardeur de son zèle, et il alla fréquemment visiter au fort de Ham le fils de la reine Hortense.

Un mois après la révolution de février 1848, M. Mocquard s’installa à l’hôtel du Rhin, à Paris, ou était descendu Louis Bonaparte, devint son secrétaire particulier et s’occupa d’organiser le parti bonapartiste. Quelques mois plus tard, il fit partie du comité électoral, présidé par le général Piat, et établi pour faire une activo propagande en faveur de Louis Bonaparte, devenu candidat à la présidence de la république. Après cette élection, qui devait être si fatale à la France (10 décembre 1848), M. Mocquard fut nommé chef du cabinet du président à l’Élysée, et devint un des membres les plus actifs de la conjuration qui éclata le 2 décembre-1851. M. Mocquard prit une part importante à la perpétration de cet attentat et conserva jusqu’à sa mort les fonctions de secrétaire intime et de chef du cabinet de l’empereur. Il reçut en outre un siège au Sénat.

Outre ses plaidoyers, dont quelques-uns ont été publiés à part, M. Mocquard a laissé quelques ouvrages littéraires d’une médiocre valeur : une Notice sur ta reine Horieuse, dans la Biographie des contemporains, de Jouy (1825) ; les Nouvelles causes célèbres (1847, 6 vol. in-8") ; un roman auquel nous avons consacré un article particulier, Jessie (1861, 2 vol. in-18). Enfin, il passe pour avoir collaboré à plusieurs draines en cinq actes : le Masque de fer (1855) ; la Fausse adultère (1856) ; les Fiancés d’Albano (1858) ; la Tireuse de cartes (1859) ; les Massacres de Syrie (1860) ; les Volontaires de 1814 (1862), ces trois derniers en collaboration avec M. Victor Séjour.

MOCQUET (Jean), voyageur français, né près de Vienne (Dauphiné) en 1575. Il était apothicaire de la cour lorsque, désireux de voyager, il demanda à Henri IV la permission de parcourir les pays étrangers, et fut chargé par ce prince de rapporter pour son cabinet tous les ouvrages curieux qu’il pourrait recueillir. Mocquet visita, de 1601 à 1612, la côte occidentale d’Afrique, la Guyane et Cumana, Maroc, les Indes orientales, la terre sainte, et reçut ie titre de garde du cabinet des singularités, avec un traitement de 600 livres. En 1614, il partit pour l’Espagne avec l’intention de faire le tour du monde, mais il ne put s’y embarquer pour l’Amérique et revint en France. On a de lui une intéressante relation, intitulée : Voyages eu Afrique, Asie, Indes orientales et occidentales (Paris, 1617, in-12).

MOCTÀDER BILI.AH (Aboul-Fftdhl Djafar II), calife abbasside de Bagdad, né en 894, mort en 932. Le règne de ce prince, q ui succé’ia à son frère Moktafy en 909, tut troublé par une foule de rivalités qui amenèrent la décadence de l’empire. L’année même de son avènement éclata une révolte qui éleva au califat son oncle Abdallah ; mais celui-ci fut arrêté et étranglé deux jours après. Moctader, entièrement livré à son goût pour les plaisirs, se laissa gouverner par ses femmes et par ses eunuques, perdit des provinces entières, la Syrie, ie nord de la Perse, Mossoul, La Mecque, l’Afrique, etc., fut déposé en 929 par l’eunuque Mounès, qui mit sur le trône Caher Billah, frère du calife, mais recouvra peu après sa dignité ; envoya contre Mounès le prince de Mossoul, Nasir ed Daulah, qui fut vaincu, et se décida enfin à se mettre a la tête de son armée pour combattre le rebelle. Mais le sort des armes lui fut contraire. Vaincu et pris, il périt massacré par les soldats africains de Mounès.

MOCTADY BIAMR1LLAH, calife abbasside.

V. MOKTADY.

MOCTAFY BILLAH, calife abbasside. V. Moktafy.

MOCZAS ou MUYSCAS, nation puissante du plateau de Bogota. De même que les Japonais, les Muyscas étaient gouvernés simultanément par deux chefs, l’un religieux, l’autre politique. Le premier résidait à Iraca, où il était, comme le dalaï-lama et le daïri, l’objet de la vénération d’un grand nombre de pèlerins qui allaienj^lui offrir des présents ;

MODE

le second avait le titre de caque et résidait à Tunja ; les zippas ou princes du Bogota lui payaient un tribut annuel. Par l’influencedu grand pontife d’Iraca, par les victoires d’un zaque huncahua et par celles des zippas, le chibeha devint l’idiome dominant sur une vaste étendue de pays, depuis les plaines de l’Ariari et du Meta jusqu’au nord de Sogarnozo. Les Muyscas adoraient le soleil et, avant l’arrivée des Espagnols, ils avaient fait déjà de si grands progrès dans la civilisation, qu’on peut les regarder, après les Mexicairis, les Zapotèques, les Péruviens, les Queches et les Kachiqueles, comme la nation la plus policée du nouveau continent. Leur système arithmétique procédait par vingtaines, comme celui des Mexicains, des Guaranis du Paraguay, des Jaruros de l’Orénoque, et comme celui des Basques, des Kymris en Europe et de plusieurs autres peuples. La . semaine des Muyscas ne comptait que trois jours ; c’est la plus courte que présente l’histoire de la chronologie. Cette nation possédait trois calendriers : le premier représentait l’année rurale, sa durée était de douze h treize lunes ; le second, l’année civile, qui était de vingt lunes ; le troisième, l’année ecclésiastique, dont la durée était de trente-sept lunes. Les Muyscas paraissent avoir eu des hiéroglyphes dans le genre de ceux des Mexicains. Mais le plus ancien monument graphique connu en chibeha est un calendrier lunaire sculpté sur une grande pierre ; il a été découvert à la fin du siècle dernier, MODAL, ALE (mo-dal, a-le — rad, mode). Philos. Qui concerne la modalité : Accidents modaux. Il Qui contient une restriction : Proposition MODALE.

— Jurisp. Qui a rapport au mode, à la manière de faire quelque chose : Disposition

MODALE.

— Mus. Notes modales, Tierce et sixte, notes qui caractérisent le mode. Il Cordes modales, Cordes qui donnent les notes modales.

— Granim. Qui se rapporte aux inodes : Formes modales. Valeur modale.

— s. f. Philos. Proposition modale.

MODALITÉ s. f. Cno-da-li-té). Philos. Nature de mode, qualité de mode : La modalité est essentielle à l’espace. Il Mode, manière d’être : Les corps n’ont ni couleur, ni odeur, ni chaleur ; ces modalités sont dans nos sensations et non pas dans les objets. (Volt.)

— Mus. Mode dans lequel on doit jouer : Déterminer la modalité.

— Par anal. Inflexion, intonation : Nous sommes bien loin d’auoir rendu, dans tous les alphabets, toutes les modalités possibles. (Ch. Nod.)

— Encycl. D’après la philosophie aristotélicienne, tout ce que notre intelligence peut

concevoir, elle le conçoit comme possible ou impossible, comme contingent ou nécessaire ; ce sont ces différentes idées qui ont reçu le nom de modalité. De là les quatre propositions modales qu’Aristote définit et oppose les unes aux autres, sans employer cependant le mot de modalité, que nous ne rencontrons que beaucoup plus tard, chez les commentateurs et les scolastiques.

liant s’appropria le mot dont nous parlons, mais il s’en servit comme de beaucoup d’autres mots de l’ancienne philosophie, en lui donnant un sens tout différent de celui qu’il avait eu jusqu’alors. Il appliqua plus particulièrement l’idée de modalité, et le mot lui-même, à nos jugements et au rapport des objets avec les facultés de notre intelligence. Il envisage les jugements sous les points de vue généraux de la quantité, de la relation et de la modalité. Sous ce dernier rapport, les jugements sont problématiques, c’est-à-dire exprimant le possible ; assertoires, exprimant ce qui est, ou apodictiques, exprimant le nécessaire. De là, la catégorie de modalité, qui comprend : îo le possible et l’impossible ; 2° l’être et le non-être ; 3" le contingent ou le nécessaire. Enfin, pour Kant, ces différentes idées représentent à l’esprit humain non pas des qualités qui sont dans les choses, mais des rapports qui existent entre les choses et les facultés de notre intelligence. Ainsi, d’après lui, ce qui nous apparaît comme possible pourra, avec le progrès des sciences, ou dans un moment diff-rent, nous paraître existant en réalité, de même que ce qui nous parait contingent nous paraîtra demain nécessaire.

MODANB, bourg de France (Savoie), ch.-l. de cant., arrond. et à 31 kilom. S.-E. de Saint=Jean-de-Maurienne. sur la rive gauche de l’Arc ; 1,599 hab. Filature de laine, fabrication de drap. Commerce de bestiaux.

Le bourg de Modaue est remarquable par les sites pittoresques qui l’environnent ; de tous les côtés, excepté à l’O., où le paysage est moins alpestre, des montagnes boisées, des pics sourcilleux, des glaciers bornent l’horizon et réjouissent la vue. Aux environs, sur la route de Bardonnèche, on rencontre, de distança en distance, quelques chapelles qui sont le but d’un pieux pèlerinage de la part des habitants de Modane. A 2 kiloin. S.-O. du bourg se trouve, du côté de la France, l’ouverture du tunnel qui traverse le massif des Alpes et met ainsi eu communication directe les chemins de fer de France et d’Italie.

MODE s. m. (mo-de — lat. modits, proprement mesure, de la racine sanscrite madh, mesurer, zend mâdh, même sens). Manière,