Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 1, Mémoire-Moli.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

392 MOIS MOIS MOIT MOIT

reçu de nouveaux perfectionnements. Parmi celles qui laissent le moins à désirer, nous citerons la moissonneuse de MM. James et Frédéric Howard. Ces constructeurs anglais ont été frappés de ce fait que, dans les différentes machines employées jusqu’ici, le mouvement, de la scie est produit à peu près invariablement de la manière suivante : la machine étant portée sur deux roues inégales, l’axe de la grande roue est muni d’une couronne dentée engrenant avec un pignon ou une roue d’angle qui, à l’aide d’un ou de plusieurs excentriques, ou d’un système de leviers et d’engrenages, donne à 1» scie son mouvement de va-et-vient. Par suite de cette disposition, la grande roue fatigue beaucoup plus que la petite ; en outre, lorsque les deux rôties ne sont pas sur le même plan horizontal, la machine ne va plus ou ne fonctionne que très-difficilement. La machine construite par MM. Howard, en vue de remédier à ces inconvénients, offre toutes les bonnes conditions d’un tirage facile et a, de plus, cet avantage que la force motrice est utilisée à très-peu près tout entière.

— La moissonneuse de MM. Howard est construite dans les meilleures conditions de légèreté et de simplicité, et elle peut, sans avoir à subir de réparations, exécuter une grande quantité de travail. L’ensemble de l’appareil moteur de cette nouvelle moissonneuse est placé entre deux, roues directrices, d’un très-grand diamètre, reliées par un essieu portant à son milieu une roue d’engrenage qui met en mouvement la scie et le râteau javeleur au moyen de deux pignons. À cet essieu se rattache, comme un arbre horizontal, la flèche à laquelle sont attachés les deux chevaux qui conduisent la machine. La scie et son tablier se trouvent placés à droite des roues directrices. Comme dans toutes les moissonneuses, l’extrémité repose sur un galet d’un très-petit rayon. Le tablier est relié à l’arbre formant l’axe de traction ; il se trouve ainsi toujours dans le même plan que les deux roues directrices et il suie toutes les irrégularités du terrain sans fatigue pour la machine elle-même. Quel que soit l’angle d’inclinaison du tablier, le tirage, grâce à cette combinaison, est toujours égal et se maintient constamment dans la ligne droite. Enfin, la moissonneuse de MM. Howard est fuite, non plus de fonte et de bois, mais d’acier et de fer forgé. Il en résulte que, tout en étant plus solide, son poids est moins considérable. Kilo échappe ainsi aux inconvénients qu’amène la rupture d’un des organes de la machine pendant la moisson.

Voici, au teste, la partie du rapport de M. Barral qui concerne les moissonneuses :

« Le progrès dans la construction des machines agricoles u pour résultat, non-seulement de mieux faire faire les différents travaux auxquels ces machines sont destinées, tuais encore de les faire exécuter a meilleur marché et en économisant la main-d’œuvre. Substituer aux bras de l’homme la force des animaux, et mieux encore celle des moteurs inanimés, eau, vent ou vapeur ; demander à l’homme l’intelligence et l’adresse et multiplier par les machines la puissance de son action sur le sol et sur les produits de la terre, c’est le problème que résoud notre époque. Les peuples neufs entrent avec une ardeur victorieuse dans cette voie qu’ont ouverte leurs devanciers. Ainsi, 1 Amérique rend tout à coup pratique la machine à moissonner qu’avaient rêvée les Romains et que s’étaient ingéniés à ébaucher les cultivateurs de presque toutes les parties du vieux continent.

» Les livres d’agriculture donnaient la description des engins imparfaits imaginés dans le but de dépouiller le sol de ses riches récoltes assez vile pour que les intempéries ne pussent pas toujours menacer de destruction les fruits de la terre au moment où le cultivateur se dispose à les recueillir. Mais, il y a quelques mois encore, on regardait comme chimérique l’espoir de pouvoir obtenir une machine qui laisserait la faux inactive. Un des principaux résultats de l’Exposition universelle de Paris aura été de montrer des machines à moissonner et a faucher qui font mieux le travail de la coupe du blé ou du foin que beaucoup de charrues ne. labourent nos champs.

» L’exposition universelle de Londres avait fait croire que les agriculteurs américains trouvaient plus avantageux de couper imparfaitement tous les bleu dorant leurs vastes plaines, d’en abandonner une partie, que de s’efforcer à bien moissonner le reste à bras d’hommes. Un disait : c’est une affaire de rareté de main-d’œuvre ; en Europe, où l’on a encore des bras pour faire la moisson, les machines a moissonner ne sauraient servir. On croyait d’autant plus que l’un était dans le vrai eu raisonnant ainsi, que les essais de la machine écossaise de Bell, qui, disait-on, était identique aux machines américaines, ne donnaient que des résultats fort peu satisfaisants. L’Exposition universelle de Paris a fait voir que les agriculteurs américains, certainement poussés par les intérêts de leurs conditions économiques, avaient assez bien résolu le problème du moissonnage par les machines pour pouvoir doter le monde entier de leurs puissants appareils. Les mêmes circonstances qui ont, conduit à perfectionner les moissonneuses ont dû aussi engendrer les perfectionnements à l’aide desquels les machines abattre sont devenues si énergiques et si rapides entre les mains des Américains.

» Récolter vite les gerbes de blé et en obtenir aussi vite du grain prêt à être vendu, c’est bien là la solution du problème des subsistances pour les populations essentiellement commerçantes.

» La vue simple des machines à moissonner dans les galeries de l’Exposition universelle ne pouvait donner une juste idée de leur valeur. Lorsque leurs organes multiples, qui exécutent tant de mouvements différents empruntés à un seul principe d’activité, sont à l’état de repos, on est tenté de regarder ces engins comme les produits d’une imagination en délire. Si ces machines, qu’on nous passe l’expression, sont muettes, on est disposé à nier la possibilité de les employer dans la pratique.

» Mais la scène change si de vigoureux chevaux leur sont attelés. Alors on est émerveillé de l’exactitude et de la rapidité des mouvements, parfaitement appropriés au travail qu’on leur demande ; les tiges de blé tombent en gerbes pressées et complètement disposées à être liées avec une telle vitesse, que l’ouvrier moissonneur jette sa faux, désormais inutile. »

Moissonneurs (les), de Théocrite, idylle célèbre, dans laquelle Battus raconte à Milon, moissonneur comme lui, ses amours pour une joueuse de flûte nommée Bombyca. Milon, homme dur à la fatigue, esprit grossier et inculte, uniquement occupé des travaux de la campagne, se moque de la langueur de son compagnon Battus et l’engage à chanter pour se distraire. Heureux contraste entre l’âme tendre de l’un et la raison froide et railleuse de l’autre ! Ce Milon est bien le type du campagnard, du paysan dont le gros bon sens repousse toute passion généreuse et désintéressée. Battus, au contraire, est un esprit d’élite, moins pratique, mais aussi plus élevé, un rêveur, un amoureux du beau et de l’idéal. Il se plaît à décrire dans des vers touchants les charmes de sa maîtresse. Milon lui répond par un chant rustique mieux approprié à leur condition, qui contient à la fois des préceptes sur la manière de faire la moisson et des traits satiriques contre leur maître, « Ce sont là, dit-il, les chants qui conviennent à un moissonneur ; les couplets amoureux que tu nous as fait entendre ne sont bons que pour les vieilles femmes qui se réveillent avant le jour. »

Moissonneurs (les), comédie en trois actes, en vers, mêlée d’ariettes, paroles de Favart, musique de Duni ; représentée au Théâtre-Italien le 27 janvier 1768. Le sujet a été tiré du Livre de Ruth. La musique de Duni était assez gracieuse pour ne pas demeurer trop au-dessous des peintures pastorales de ce poëme. Les principales scènes sont fidèlement reproduites ; les noms seuls sont changés. Le censeur du temps, nommé Marin, y mit l’approbation suivante : « Si l’on n’avait représenté sur nos théâtres que des

! pièces de ce genre, il ne sa serait jamais élevé

de question sur le danger des spectacles, et les moralistes les plus sévères auraient mis autant de zèle à recommander de les fréquenter qu’ils ont déclamé avec chaleur pour détourner le public d’y assister. » Cette approbation fit grand bruit alors, et on accusa le censeur d’avoir compromis les moralistes qui repoussaient absolument les représentations théâtrales, quelles qu’elles fussent.

Moissonneuse (la), drame lyrique en trois actes et quatre tableaux, paroles de MM. Anicet Bourgeois et Michel Masson, musique de M. Vogel ; représenté au Théâtre-Lyrique le 3 septembre 1853. Le magnétisme fait presque tous les frais de l’action. C’est le deus ex machina qui intervient sans cesse. Balsamo a soumis à son influence ténébreuse Michelma, la moissonneuse, et lui fait commettre un vol pendant son sommeil. On en accuse Giuliani, son amant, et ce n’est qu’après des péripéties aussi nombreuses qu’invraisemblables, que l’innocence triomphe et que le coupable est arrêté par les carabiniers du pape. La partition renferme des beautés du premier ordre. On a remarqué l’air de Balsamo ; le finale* du premier acte, chanté par les moissonneurs endormis, et le duo d’amour du troisième acte. L’instrumentation est colorie et dramatique. Cet ouvrage n’a pas eu grand succès.

Moissonneurs dans les marais Pontins (l’arrivée des), tableau de Léopold Robert ; Salon de 1831, musée du Louvre, Cette grande composition est la meilleure page de son auteur. Le groupé central est formé d’un char traîné par des buffles que maintient au repos un jeune homme appuyé sur un aiguillon et sur le timon de lu voiture. Sur le char est un vieillard, le maître du champ, indiquant la place où il faut s’arrêter et déployer la tente qu’un jeune homme, debout derrière lui, tient roulée autour de ses piquets. Auprès du vieillard, également sur le char, une femme, debout, tient son enfant emmaillotté dans ses bras. À gauche est un groupe composé de trois jeunes moissonneuses et de deux moissonneurs ; deux autres {{corr|moisonneurs |moissonneurs} sont à droite, qui suivent le char ; l’un danse en levant sa faucille, l’autre en soufflant dans une cornemuse, tandis qu’un homme, monté sur un buffle de l’attelage et armé d un aiguillon, les regarde. Plus loin, du même côté, des hommes efc-des femmes se reposent, étendus sur la terre. On voit à l’horizon les sommets de monte Circello. Le tableau est signé Léopold Robert {Rome, 1830).

« Cet agro romano où l’on voit, dit M. Viardot, les "beaux montagnards de la Sabine venus pour la moisson avec leurs pifferari, comme ils étaient venus pour les semailles, fuir en dansant les atteintes de la malaria ; cet agro romano, qu’a popularisé la belle gravure de M. Mercuri, rassemble et résume tous les mérites de son auteur... On y sent toujours le pur amour du beau, joint a celui du vrai, et la campagne de Rome, comme il la voit, comme il la retrace, devient aussi noble que l’Arcadie antique. Sa peinture est châtiée et correcte ; par les clairs, qui ne vont jamais jusqu’au blanc, et les foncés qui ne vont jamais jusqu’au noir, elle présente, s’i ie ne m’abuse, malgré la différence radicale des sujets et des Styles, une singulière analogie avec la peinture de Zurbaran, lorsque celui-ci traite ses compositions en figurines. ■ Ce tableau a été aussi gravé par Z. Prévost. Acquis par Louis-Philippe au prix de 8,000 francs et placé dans la galerie particulière du roi, au Palais-Royal, il fut donné par lui au musée du Louvre après la mort de Léopold Robert.

MOISSONNIER, 1ÈRE adj. (moi-so-nié, ière

— rad. moisson). Econ. rur. Se dit d’un jeune animal qui tette tout le lait de sa mère ou d’une autre femelle : Biquet moissonnier.

MOISSV (Alexandre-Guillaume Mouslier de), auteur dramatique, né à Paris en 1712, mort dans la même ville en 1777. Il avait trente-huit ans et servait dans les gardes du roi lorsqu’il composa une comédie en vers, ie Provincial à Paris, qui obtint un léger succès au théâtre des Italiens (1750). Croyant qu’il possédait un véritable talent dramatique, de Moissy écrivit alors un assez grand nombre de comédies fort médiocres. Vers cette époque, il s’adonna à la passion du jeu, perdit tout ce qu’il possédait et accepta pour vivre une place d’instituteur en Russie. De retour en France au bout de quelques années, il se remit à écrire et à jouer, se ruina de nouveau et mourut de chagrin. De Moissy, vers la fin de sa vie, avait composé roi assez grand nombre de proverbes destinés à être joués en société. Selon Griinm, < ils sont écrits dans le genre ennuyeux pour le progrès des bonnes mœurs et le dessèchement des lecteurs. » Outre la pièce citée plus haut, on lui doit : les Fausses inconstances, comédie en un acte (1750, in-12) ; le Valet muitre, comédie en trois actes, en vers (1752, in-8°) ; Lettres galantes et morales du marquis de *"* au comte de "’ (La Haye, 1757, in-12) ; Nouvelle École des femmes, comédie en trois actes (1758, in-8°) ; Y Impromptu de l’amour, en un acte (Paris, 1759, in-12) ; YÉducation, poème en cinq chants (1760, in-8u) ; les Deux frères, comédie en cinq actes et en vers (1768, in-8°) ; les Deux amis éprouvés, comédie en trois actes et en vers (1768, in-8°) ; Y Ennuyé, comédie en trois actes (in-8°) ; liélisaire, somédie héroïque en cinq actes (1769, in-12) ; les Jeux de la petite Thalie ou Nouveaux petits drames dialogues sur des proverbes propres à former les mœurs des enfants et des jeunes personnes depuis l’âge de cinq ans jusqu’à vingt (1769, in-8u) ; École dramatique de l’homme, suite des Jeux, etc., âge viril depuis vingt ans jusqu’à cinquante, dernier âge (1770, 2 vol. in-8°) ; Vérités philosophiques tirées des Nuits d’Young et mises en vers libres (Paris, 1770, in-8») ; la Vraie mère, drame didacti-coiniqua en trois actes (1771) ; Petit recueil de physique et de mathématiques à t’usuge des dames (t’aris, 1771, in-8°) ; la Nature philosophe ou Dictionnaire des comparaisons et similitudes (La Haye, 1775, iu-8°).

MOITA, bourg de France (Corse), ch.-l. de cant., arrond. et à 30 kilom. E. de Corte ; 902 %ab. Ce bourg est situé dans la plaine d’Aleria, la plus belle et la plus fertile de la Corse.

MOITE aùj. (moi-te. — L’origine de ce mot est controversée. Quelques-uns le tirent du latin madidus, humide, de madeo, être humide, qui se rapporte à la racine sanscrite mud, humecter. Diez propose d’une façon hypothétique le latin musteus, juteux, de mus- (uni, vin nouveau. M. Littré remarque que la forme convient parfaitement, et, quant au sens, on passe sans grand’peine du sens de juteux k moite. M. Baudry propose ie latin mucidus, moisi, proprement morveux, de mucus, morve). Un peu humide, légèrement imprégné d’eau ou d’un autre liquide : Avoir ïe front moite, les mains moites de sueur. Celinge n’est pus sec, il est encore moite.

— Humide et froid : On hésite si l’on doit aller plus haut, tant ces moites ténèbres pèsent lourdement sur votre front. (Th. Gaut.)

— Poètiq. Le moite empire, le moite élément, La mer :

Quelque autre curé plus savant, Bravant les fougues de la bise, Se serait livré sans remise

Aux fureurs du moite élément.

Gkksset.

MOITEMENT adv. (moi-te-man — rad, moite). Mollement : Anglois en leur pays sont nourris moult doucement et moitement. (Froissait.) il Vieux mot.

MOITEUR s. f. (moi-leur — rad. moite). État de ce qui est moite, légère humidité : La moiteur du linge est malsaine, il faut porter du linge bien sec.

— État de transpiration peu abondante : Après l’accès de la fièvre, il reste d’ordinaire un peu de moiteur. (Acad.)

MOITEUX, EUSE adj. (moi-teu, eu-serad. moite). Qui a une légère moiteur : Vos yeux étaient moiteux d’une humeur enflammée.

ROKSARI).

Il Vieux mot.

MOITHEY (Maurille-Antoinel, ingénieur géographe français, né à Paris en 1752, mort dans la même ville vers 1810. Le prince de. Coiiti le nomma, avant la Révolution, professeur de mathématiques de ses pages, 11 a publié divers recueils et allas sur lu géographie de la France, ainsi que diverses compilations historiques. Nous citerons de lui : Recherches historiques sur la ville d’Orléans (Paris, 1774, in-4") ; les Actions célèbres des grands hommes de toutes les nations (Paris, 1786-1788) ; Dictionnaire hydrographique de la France (Paris, 17S7, in-S°) ; Histoire nationate ou Annales de l’empire français depuis Cloois jusqu’à nos jours (Paris, 1791, 5 vol. in-12, avec fig.) ; Atlas natiimal portatif de la France (1792, in—»") ; Abrégé de l’histoire de France jusqu’à Louis 'XIV (Paris, 1810, 3 vol. in-12 avec 186 fig.).

MOITI, IE (moi-ti, I) part, passé du v. Moitir. Humecté : Papier moiti.

MOITIÉ s. f. (moitié — lat. medietas. De là le provençal mitud, mita, meytat ; l’italien medietà, medietade, meta ; l’espagnol mitad et notre français moitié. Medietas se trouve fréquemment dans le plus iinoien bas latin). Chacune des parties d’un tout divisé en deux parties égales : La moitié d’un cercle, d’un carré. La moitié d’une succession. La moitié de cent.

La moitié de tes 6«ns doit occuper la porte, L’autre moitié le suivre et te prêter main forte.

Corneille.

Il Partie dont l’équivalent est contenu deux fois ou environ deux fois dans le tout : La plupart des hommes emploient la moitié de eur vie à rendre l’autre misérable. (La Bruy.) Ce n’est pas assez de la moitié de ta vie pour faire un bon livre, et de I autre moitié pour le corriger. (J.-J. Rouss.) La femme ne découvre jamais qu’une moitié de ses grâces et de sa pensée. (Chateiiub.) Ln vanité fait souvent chez les hommes la moitié de leur amour. (Goddet.) La plupart des peines n’arrivent si vite que parce que nous faisons ta moitié du chemin. (Lévis.) Ce n’est pas trop de dire que ta MOITIE de nos larmes sont répandues en vain. (J. Simon.) Le désir entre toujours pour moitié dans le regret, (Toussenel.) La dernière moitié de la vie n’est qu’une longue et douloureuse expiation des fautes de ta première. (A. Fée.) La moitié, et la plus belle moitié de la vie, est cachée à l’homme qui n’a pus aimé avec passion. (H. Beyle.) Il faut souvent ne dire au Français que la moitié des choses et lui taisser le plaisir de surprendre le reste. (Cormen.)

Des enfants du Japet toujours une moitié Fournira des armes à l’autre.

La Fontaine.

Il Partie importante d’un tout : L’air, c’est la j moitié de la vie. (L. Cruveilhier.)

I Par ext. Être, objet incomplet^ eu son

genre ; Dans les sept sages de la Grèce, vous ne trouveriez pas la moitié ni seulement le tiers d’un sage. (Érasme.) Les hommes ne sont guère que des moitiés, des quarts d’homme qui, ne pouvant se comprendre, s’accusent tes ■ uns les autres. (V. Cousin.)

— Fain. Personne de très-petite taille : Ce n’est qu’une moitié d’homme. Il a épousé une moitié de femme.

—• Femme", par rapport à son mari : Perdre sa chère moitié.

Votre digne moitié, couchée entre des fleura, Tout près d’ici m’est apparue.

La Fontaine.

Moitié de mon âme, Moitié de moi-même, Moitié de ma vie, Se dit à une personne tendrement chérie :

Pleuras, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau : La moitié de ma vie a mis l’autre au tombeau.

CORNEILLE.

O toi, qui de mon âme es la chère moitié, Ma sœur, lis avec moi dans mon coaur effrayé.

Deluxe.

La plus belle moitié du genre humain. Le sexe féminin tout entier.

Couper, partager une chose par la Moitié, par moitié, La partager en deux parties égales : Couper une pomme par moitié. Le diamètre coupe te cercle par la moi.ié." (Acad.)

Il Partager une chose par moitié, Prendre chacun la moitié d une ciftse qui émit à partager : Partager les revenus, les bénéfices par moitié. |i Parluger un différend par la moitié, Se roiàiher des deux côtes ^ur ses prétentions, afin d’arriver à conclure un accord.

Offrir la moitié de son lit à quelqu’un, Lui offrir une place dans son lit.

— Jurispr. Être trompé d’outre moitié du juste prix, Payer un objet plus du double de sa valeur.

— Adv. A demi : Pain moitié seigle, moitié froment. Etoffe moitié soie, moitié iaine. Boire moitié eau, moitié vin.