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MUND

JJuntingdom (1601) ; les Charmes de la veuve (1507) ; la Première partie de la vie de sir John Oldcastle, en collaboration avec Dravton. J

MUIS’DEN, ville de Prusse, province de Hanovre, à 16 kilom. N.-E. de Cassel, au confluent delàFulde et de la Werra ; 16,000 hab. Brosseries, tanneries, fabrique de tabac, blanchisserie, construction de bateaux ; exploitation de pierre meulière et de houille. Commerce actif et de transit très-important ; exportation de bois, toile, potasse, poterie, papier, tabac et grains. Cette ville, assez bien Jbâtie, propre et régulière, possède une belle église, dédiée à saint Biaise, et construite en 1203. Au xihc siècle, Munden faisait partie de la hanse, dont elle était un des principaux, entrepôts ; elle l’ut pillée par Tilly en 1526, et occupée par les Français en 1756 et 1805.

MUNDICK s. m. (mon-dikj. Min. Poussière déminerai stannifère, qui ne contient que très-peu d’étain et que l’on rejette.

MUNDIE s. f. (mon-dî). Bot. Genre de plantes, de la famille des polygalées, qui comprend dés arbrisseaux du Cap et du Brésil.

MONDILFOHE, dans lamythologieduNord, le père des deux enfants Maira et Lunna, la lune et le soleil. Us étaient ai beaux que les Ases les enlevèrent et leur donnèrent à conduire le char des deux astres d’après lesquels leur père les avait nommés.

MUNDOORE s. m. (raon-dou-re). Ichthyol. Poisson du genre spare.

MDNDT (Théodore), littérateur allemand, né à Polsdam en 1808, mort en 1861. Il étudia d’abord la philologie et la linguistique à Berlin, puis s’adonna à la littérature avec tant de succès, qu’il devint bientôt un des chefs littéraires de la jeune Allemagne, avec Heine, ïreiligrath et quelques autres. Dénoncé en 1S35, par Menzel, comme professant des doctrines antireligieuses, Mundt dut s’expatrier pendant plusieurs années. Il parcourut alors une partie de l’Europe et nerevintqu’en 1839 a Berlin, où il résida environ neuf ans. Après les événements de 1848, il fut nommé professeur d’histoire et de littérature k l’université de Breslau et en dernier lieu bibliothécaire de ■ l’université de Berlin (1850). On a de lui : Madelon ou les Romanciers de Paris (Leipzig, 1822) ; le Duo (Berlin, 1832) ; Embarras de la vie moderne (Leipzig, 1834) ; Krim Giraî (Berlin, 1835) ; Charlotte Stieglitz (Berlin, 1835) ; Madone, entretien avec une sainte ; l’Art de la prose allemande (Berlin, 1837) ; Caractères et situations, esquisses, études littéraires (Weimar, 1837) ; Promenades et voyages (Aitona, 1838-1840) ; Études d’un-touriste (1840) ; Thomas Mfiintser (Aitona, 1841) ; Cours de lecture (Berlin, 1S44) ; Histoire de la société, des progrès et des problèmes sociaux (Berlin, 1844) ; Traité d’esthétique (Berlin, 1845) ; le SaintEsprit et l’esprit de l’époque (Berlin, 1845) ; Histoire littéraire unioerselle (Berlin, 1846) ; Histoire de littérature contemporaine (Berlin, 184G) ; Mythologie des anciens peuples (Berlin, 1S47) ; Mélanges (Leipzig, 1847) ; Y Eloquence parlementaire des peuples modernes (Berlin, 1848) ; les Matadors (Leipzig, 1850) ; Machiavel et la politique européenne (Leipzig, 1S51) ; Histoire des Etals en Allemagne considérés au point de vue de leur développement social et de leur représentation politique (Berlin, 1853) ; la Guerre pour la mer Noù-e (Leipzig, 1855) ; Un duc allemand (Leipzig, 1855) ; Paris sous l’Empire (Berlin, 1857) ; Mendoza, le père des fripons (Berlin, 1S57). Nous citerons encore : une édition des Écrits politiques de Luther (Berlin, 1844) ; les Écrits posthumes et la correspondance de Knebel, publiés en collaboration avec Varnhagen de Ense (Leipzig, 1835-1830), avec une étude approfondie sur Knebel ; en outre, des articles dans le Zodiaque littéraire, supprimé par le gouvernement prussien, et dans les bio- scureijouriial littéraire.

Mundt fut un des écrivains les plus convaincus du parti de la jeune Allemagne,

« Comme M. "Wienborg, dit M. Saint-René Taillandier, il a cru à la régénération de l’Allemagne ; comme lui, il a cherché ce qui manquait surtout k sou école, des principes nettement conçus, des idées à détendre et qui les protégeraient eux-mêmes. Toutefois, il y a eu plus d’ardeur que d’originalité dans son esprit, et les idées auxquelles il demandait une action forte sur la société n’étaient, il faut le dire, ni très-neuves, ni très-fécondes. Ce que Mundt voulait surtout, c’était de réhabiliter, comme on dit, la matière, de justifier la chair et ses désirs. L’idée à laquelle il est le plus attaché et qu’on retrouve dans tous ses écrits n’est pas autre chose que ce panthéisme à la fois mystique et sensuel vers lequel les imaginations allemandes se laissent si aisément entraîner. » Comme littérateur, il est plein de chaleur et de verve. Il excelle dans les portruits de personnages célèbres, dans les récits de voyage, et ses écrits sont pleins d’aperçus ingénieux, de réflexions vives, hardies et brillantes.

MUNDT (Clara MOller, dame), romancière allemande, femme du précédent et connue sous le pseudonyme de LouUc Mui.iiiacii, née à Ncubrandeubourg eu 1814, morte en 1873. Son père, conseiller aulique, lui fit donner une excellente instruction, qui développa sa vive imagination et tourna son esprit vers l’étude des questions sérieuses. En 1839, elle

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épousa le littérateur Théodore Mundt, dont elle adopta les idées avancées, et se fit bientôt connaître par ses opinions radicales sur l’émancipation des femmes, et par un grand nombre de romans, qui abondent en digressions politiques et sociales. Parmi les ouvrages de cette féconde romancière, nous citerons : Premier et dernier amour (Aitona, 1838) ; la Vie des femmes, fille, épouse, artiste, princesse (Aitona, 1839) ; Oiseaux voyageurs (Aitona, 1840) ; la Monde (Stuttgard, 1841) ; l’Enfant de la nature (Aitona, 1842) ; Fortune et argent (Aitona, 1842) ; Jusli/i (Leipzig, 1843) ; Gisela (Aitona, 1S44) ; Après le mariage (Leipzig, 1844) ; Nouvelles et scènes (Leipzig, 1845) ; Un roman à Berlin (Berlin, 1840) ; Esquisses de voyage (Berlin, 1816) ; Histoire de cour (Berlin, 1847) : la Fille dune impératrice (Berlin, 1848) ; Aphra Behn (Berlin, 1849) ; Jean Gotzowsky, le marchand de Berlin (Berlin, 1850) ; Katarina Parr (Berlin, 1850) ; l’Enfant de la société (Berlin, 1850) ; Berlin et Sans-Souci (Berlin, 1852) ; Frédéric le Grand et sa cour (Berlin, 1853) ; le Monde et le théâtre (Berlin, 1854) ; Joseph II et sa cour (Berlin, 1856) ; la Heine Hortense, étude biographique (Berlin, 1857) ; Petits romans (Aitona, 1860-1866, 2 vol.) ; Nouvelles (Leipzig, 1805, 4 vol.) ; enfin, un nombre considérable de nouvelles publiées dans des recueils littéraires. Ses romans historiques sont très-estimés.

MUNDUALDE s, m. (mon-du-al-de). Tuteur d’une femme, chez les Lombards.

MUNDUS s. m. (mon-duss — mot lat. qui signifie monde). Antiq. Sorte de fosse présentant la forme d’un ciel renversé, et dont la partie inférieure était consacrée aux dieux Mânes.

— Encycl. V. MANES.

MUNDY (George BonNBï), marin anglais, né à Londres en 1805. Élève du collège naval en 1818, il s’embarqua l’année suivante, devint lieutenant en 1886, commodore en 1828, remplit une mission en Belgique lors de la guerre des Pays-Bas (1833), fit ensuite des croisières sur les côtes de Syrie et dans l’archipel Indien et se distingua en combattant contre les pirates de Bornéo. Lors de la guerre que soutinrent les puissances occidentales contre la Russie (1854-1855), Mundy reçut un commandement dans la Baltique, prit part à la prise de Bomarsund, puis devint successivement commandant en second de la flotte de la Méditerranée, commandant en chef d’une escadre sur les côtes de l’Italie méridionale (1859-1800), dans les eaux de la Syrie (1861), et vice-amiral (1863). Il a publié : Relation de l’expédition de Bornéo (Londres, 1848, 2 vol. in-8°) ; Hannibal à Palerme et à Naples (1859-1861).

MUNEDJIM-BASCHI s. m. (mu-nè-djimmbass-chi). Premier astronome de la cour ottomane.

MUNÉRA.IRE s. m. (mu-né-rè-re — lat. munerarius ; do munus, charge). Antiq. rom. Celui qui donnait k ses frais des jeux publics, une représentation théâtrale ou un combat de gladiateurs.

MUNGo’ s. m. (mon-go — de l’angl. must go, cela doit aller. Etym. dout.). Etoffe fabriquée avec des déchets de drap neuf.

— Mamm. Espèce de mangouste de l’Inde.

— Bot. Genre d’ombellifères de l’Inde.

— Encycl. Mamm. Le mungo, appelé aussi mangouste de l’Inde ou mangouste à bandes, a une longueur totale de 0">.25, non compris la queue, qui a environ Om^o. Son pelage est brun ; le dos et les flancs sont recouverts de poils longs, blanchâtres, avec un large anneau brun au milieu, à extrémité rousse, disposés de telle sorte que les anneaux bruns d’un certain nombre de ces poils arrivent à la même hauteur et forment ainsi, depuis les épaules jusqu’à l’origine de ia queue, douze ou treize bandes transversales d’un brun foncé, séparées l’une de l’autre par une teinte rousse quo forme l’extrémité des poils ; la tête et.les épaules sont d’un gris brun, la mâchoire inférieure et les lèvres roussâtres les pattes et la queue brunes. Cet animal habite l’Inde. Il se nourrit de rats et surtout de serpents ; il a pour ces derniers une antipathie des plus prononcées, et semble ne vivre que pour leur dresser des embûches et les détruire. On dit que, pour se guérir et même pour se préserver de leurs morsures, il va se frotter contre une plante appelée aussi mungo. Il creuse la terre avec son museau pointu, soit pour déterrer les racines do cette plante, soit pour y chercher sa nourriture. Il flaire fortement autour de lui. « Il est, dit V. de Bomnre, d’un caractère fort sauvage : il mord cruellement et déchire tout ce qu’il rencontre. Paresseux pendant le jour, il doit tranquillement dans sa caverne, d’où il sort le soir en flairant ; il grimpe sur les arbres, croque les araignées, les fourmis, les vers, les racines tendres des arbres. Il entre dans les poulaillers et y sucelesangdespoules ; ilregagne sa tanière vers le lever du soleil. • D’après le même auteur, le mungo serait très-malpropre. Mais, sur ce point comme sur quelques autres, il est en désaccord avec les observations plus exactes faites par divers auteurs, et notamment par Vosmaer, qui a gardé un de ces animaux pendant un an. Sans doute cet individu avait été pris jeune, et on avait

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pu l’apprivoiser assez facilement. « 11 était extrêmement familier, dit Vosmaer, se laissait manier comme un petit chien, et en jouant il prenait le doigt dans sa gueule sans jamais mordre ; dans le jour, il donnait souvent, ayant la tête, la queue et les pattes cachées sous son corps, en demi-boule, ou à la manière du hérisson. » Le soir, il dormait couché dans la robe de chambre de son maître. Sa nourriture ordinaire se composait de viande bouillie ou rôtie de toute sorte, mais il avait une préférence marquée pour le mouton. Il était très-friand de cerises, de prunes et d’autres fruits, ainsi que d’oeufs. Il saisit promptement un jour un moineau qu’on avait lâché dans sa cage, et parut le croquer avec plaisir. Mais il refusait de manger du pain. Il buvait fréquemment et beaucoup. « Fort souvent, ajoute Vosmaer, il folâtrait dans l’eau de son baquet, et y tournait de même qu’un chien pour attraper sa queue. Ennemi de la saleté, son corps était toujours propre, et, pour satisfaire à ses besoins, il se mettait toujours à un même endroit derrière sa cage ; sa fiente était liquide, noire et fort puante, ainsi que son urine. Il poussait un cri perçant comme un oiseau ; au premier aspect d’un petit chien, il grommélait et soufflait comme un chat. Sur la fin de l’hiver, le poil lui tomba de la queue, qu’il mordait continuellement. • Le mungo est sensible au froid et difficile à conserver chez nous.

— Bot. Le mungo est une plante vivace, à tige peu élevée, sous-frutescente, portant des feuilles opposées, ovales-lancéolées, glabres et munies de stipules ; les fleurs, petites, sessiles, sont groupées en épis, dont la réunion constitue des eymes ombelliformes terminales ; le fruit est une capsule comprimée, à deux loges, renfermant plusieurs petites graines brunâtres. Cette plante croît dans l’Inde et les îles voisines. Elle est peu connue en Europe, et c’est à peine si on l’y trouve dans les serres des jardins botaniques. Sa racine, désignée sous les noms vulgaires de mungo, mangouste, racine d’or, etc., est jaunâtre, tortueuse, inodore, très-ainère. Elle renferme en abondance un principe amer, une matière colorante jaune et une matière extractive qui rend sa cassure comme vitreuse. Son infusion dans l’eau est jaune et rougit par le sulfate de fer.

C’est la plus estimée de toutes celles qu’on emploie contre la morsure des serpents venimeux, des scorpions ou des chiens enragés. Elle entre dans la composition des pierres de Goa, sortes de bézoards artificiels, très-recherchés autrefois contre de nombreuses

maladies. La décoction de cette racine est usitée, en Chine, comme vomitive ; à Java, on s’en sert contre les coliques, les fièvres putrides et les vomissements. On assure que la mangouste mungo recherche cette racine pour se guérir ou même pour se préserver des atteintes des serpents. Leque.1, de l’animal ou de la racine, a donné son nom à l’autre ? Question difficile à résoudre. La plante, dans les pays où elle est abondante, est employée comme fourrage pour les chevaux. Les graines sont noirâtres et ressemblent à des grains de poivre ; les Indiens les font cuire et les mangent comme le riz,

MCNGO (saint), nommé aussi Eemieem. Ce personnage, qui descendait, dit-on, d’une famille royale, vivait vers le vie siècle ; il fut ôvêque de GIuscqw. On lui attribue la fondation du monastère do Saint-Asaph (560) et la création de l’université d’Oxford.

MUNGO-PARK s. m. (mon-go-park). Ichthyol. Baliste des eaux de Sumatra.

MUNGO-PARK, célèbre voyageur" écossais, né à Fowlshiels (Écosse) en 1771, mort en 1806 près de Bousà, dans l’Afrique, centrale. 11 s’était d’abord livré à l’étude des sciences, s’était fait recevoir médecin ; puis, poussé par la passion des voyages, il s’embarqua pour Sumatra et séjourna quelque temps à Beucoulen. Ayant appris la mort du major Houghton, tué au courant d’une exploration qu’il dirigeait sur le bas Niger, Mungo-Park revint en Angleterre se mettre à la disposition de la Société africaine de Londres, se fit agréer par elle pour continuer les recherches géographiques du major Houghton et partit de Plymouth en mai 1705, à bord d’un bâtiment négrier qui le déposa à l’embouchure de la Gambie. Il se proposait d’explorer de l’ouest à l’est l’intérieur inconnu du continent africain, ce qu’aucun voyageur européen n’avait encore pu faire, et surtout de reconnaître le cours de ce mystérieux Niger, sur lequel on n’avait encore "que les relations fabuleuses de Léon l’Africain. Un assez long séjour à Pisania, dernier comptoir anglais sur la Gambie, lui periniWe se familiariser, avec les mœurs de quelques-unes dos races qu’il allait rencontrer sur sa route, Yolofs, Foulahs, Mandingues, et de se rendre invulnérable aux atteintes d’un climat meurtrier. Remontant seul vers le nord, à travers d’immenses étendues de pays, par les royaumes de Waali, de Bondou, de Kasson et de Bambara, il cherchait a éviter par de longs détours les contrées soumises aux Maures qui avaient assassiné le major Houghton, et il arriva enfin le 21 juillet sur les bords du Niger : c’était le premier Européen.qui contemplait ce grand fleuve. Tombé au pouvoir des Maures, malgré tout ce qu’il avait fait pour leur échapper, il parvint à s’évader et gagna MUNI

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Ségo, capitale du Barabara, au prix des plus grands dangers et des plus mortelles fatigues. La description qu’il a donnée de cette grande capitale d’une peuplade nègre, renfermant environ 30,000 habitants et siège d’une activité commerciale considérable, de la culture intelligente dont témoignent les riches campagnes environnantes, avait été taxée d’exagération ; niais sa relation a été depuis reconnue très-exacte. De Ségo, il descendit le Niger jusqu’à Silla, autre ville nègre que visita après lui-, en 1828, le voyageur Caillé, et, ne voulant pas pousser plus avant, regagna la frontière du Bambara, visita Bammakou et Kamalia, deux centres importants du pays des Mandingues, et il était de retour à Pisania en juin 1797. C’est sur le pays des Mandingues, sur la ville de Kamalia, où le retinrent longtemps les fièvres et la saison des pluies, que portèrent surtout ses observations. Quoiqu’on ait relevé dans sa relation quelques erreurs, il y a consigné des observations scientifiques d’une grande importance. Outre les indications géographiques qu’il donnait le premier, il étudia curieusement les mœurs et la langue des peuples « qu’il visitait ; c’est la partie la plus intéressante de son récit.

À son retour en Angleterre (1797), ses découvertes firent grand bruit ; il en publia le résultat sous le titre de Voyages dans l’intérieur de l’Afrique, accomplis sous la direction et le patronage de l’Association africaine, pendant les années 1795, 1796 et 1797 (Londres, 1798, in-4û), ouvrage on ne peut plus curieux, immédiatement traduit en allemand (Hambourg, 1799, in-8°) et en français, par Castera (Paris, 1800, 2 vol. in-S°). Il est resté popufaire en Angleterre.

Au commencement de 1805, Mungo-Park se rembarqua et tenta de continuer son exploration. Prenant encore une fois Pisania pour point de départ, il atteignit le Niger à Bamnuikou, qu’il avait déjà visité. li était accompagné d un de ses parents, Andersen, d’un habile dessinateur nommé Scott et d’une petite escorte armée : trente-cinq soiilats d’artilierie, sous la conduite d’un officier, et quatre charpentiers. À Sansanding, sut le Niger, il fit construire un bateau à tond plat, avec lequel il se proposait de descendre commodément le fleuve, et, avant de s’embarquer, il adressa à Londres un journal qui ne devait être que la préface do sa seconde relation de voyage. « Une caravane d’Européens, y disait-ii, a donc réussi à pénétrer dans l’intérieur de l’Afrique, à travers une ■ étendue de pays de cinq cents milles anglais, et cela malgré les obstacles les plus insurmontables, les circonstances les plus contraires, sans verser une goutte de sang et en demeurant toujours en bonne intelligence avec les nègres. Il est démontra ainsi, pour l’avenir, qu’il est possible de transporter des marchandises par terre de la côte de la mer et du fleuve de la Gambie jusqu’à l’endroit où le Niger est navigable, pour être expédiées de là par eau dans les grands marchés du Soudan, à Ce journal a été publié en 1815, quoiqu’il ne contienne aucun fait nouveau. En 1806, on apprit la mort de Mungo-Park par les marchands des caravanes qui fréquentaient les établissements anglais ; elle fut confirmée en 1810 par un juif qui lui avait servi de guide pendant une partie du voyage. Mungo-Park avait descendu le Niger jusque bien au-dessous de Tombouclou et il s’était noyé avec tous ses compagnons de voyage, en voulant franchir des rapides, en face de Bousâ (vers ll° lo’ N. et 2<> 30’ E. de Paris). Ce long voyage de navigation sur le Niger, au courant duquel Mungo-Park avait dû recueillir les plus intéressantes observations, fut donc entièrement perdu pour la Science. Aucun autre explorateur ne la tenté depuis : mais Mungo-Park en a prouvé la possibilité. Sa mort et celle de tous ses compagnons sembla au premier abord si étrange, que l’on crut que toute l’expédition avait été massacrée par les nègres. Ce fut la première version qui se répandit ; mais il parait, au contrairej que les nègres ne montrèrent aucun esprit hostile ; ils étaient accourus en grand nombre sur le rivage, poussant des cris et voulant prévenir les explorateurs que leur * bateau allait se briser sur une barre de rochers. L’escorte de Mungo-Park était sans doute déjà bien réduite, après une si longue Course. Quelques-uns de ses compagnons se jetèrent à l’eau et furent noyés ; les autres virent le petit bâtiment s’abîmer sur les roches et eurent le même sort.

Les Voyages dans l’intérieur de l’Afrique, relation de la première exploration de Mungo-Park, ont servi de base à toutes les recherches ultérieures sur le continent africain.

MUNI, IE (mu-ni, i) part, passé du v. Munir. Pourvu pour se défendre ou résister : Ville munie de tout ce gui est nécessaire pour sa défense. (Acad.) Il Pourvu en général : Partir muni d’un bon déjeuner. Être muni d’une foi robuste. Être muni de ses outils. Être muni d’une belle paire de moustaches.

MUNICH, en allemand Mùnchen, l’Athènes germanique, capitale du royaume de Bavière, chef-lieu du cercle et du district de la Haute-Bavière, sur la rive gauche do l’Isar, par 48<> s’ 19" de lat. N. et 11» 35’ 15" de long. E., à 556 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer et à 600 kilomètres E. de Paris ; 170,683 habitants, y compris une garnison de