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!2,000 hommes. La majorité des habitants

professe la religion catholique ; on compte seulement 7,000 protestants et un millier de juifs.

Bâtie dans une plaine autrefois stérile, mais que la culture a rendue verdoyante, sur remplacement d’un vieux monastère, d’où son no-n de Munich (Monachium), la capitale de la Bavière doit son origine au grand-duc Henri le Lion, qui établit en U58, dans sa villa Afunic/ien, un atelier de monnaie et un entrepôt de sel. Les princes de la maison de Wittelsbach, qui se succédèrent, au nombre de dix-neuf, comme ducs de Bavière et comme princes électeurs de 1180 à 1777, en firent leur résidence habituelle et la dotèrent de quelques édifices. L’un des premiers, le duc Louis II le Sévère, l’entoura de murailles et’la fortifia au milieu du xine siècle ; son enceinte fut reculée en 1791, mais quelques-unes des tours et des portes sont restées intactes dans l’intérieur de la ville. Le fils de Louis le Sévère, devenu empereur d’Allemagne sous le nom de Louis Y le Bavarois, fit bâtir la place Scbrann et quelques maisons environnantes {vers 1310). Au xve siècle, le duc Sigismond édifia la cathédrale, et Guillaume II, au siècle suivant, assura à Munich le rang de capitule. Un incendie considérable uvait détruit en 1327 les principaux quartiers de la ville, qui fut rebâtie à peu près telle qu’on la retrouve encore dans ce qu’on appelle la vieille ville. « L’importance de Munich, dit AI. Viardot, date véritablement du xvue siècle et du règne de. Maximilien, qui joua un si grand rôle entre Gustave - Adolphe et Wallenstein dans la guerre de Trente ans, à la suite de laquelle il prit le titre d’électeur. Jeune, il avait passé plusieurs années en Italie, où il s.’était passionné pour l’art des Biunelleschi et des Palladio. De retour en Bavière, il fit construire une partie de la Résidence actuelle (le Palais* Vieux), et la ville entière prit un tel aspect de grandeur et d’élégance, que, lorsque Gusr tave-Adolphe y fut entré victorieusement après la bataille d’Ingolstadt, voyant une si belle cité entourée de si pauvres campagnes, il dit que Munich était « une selle d’or posée sur un cheval maigre. » Maximiliçn-Joseph, devenu roi de Bavière en 1805 par la grâce de Napoléon, agrandit et embellit considérablement sa capitale ; c’est lui qui traça le plan de la ville nouvelle et la dota de larges rues droites, bordées de grands édifices, qui font ressembler Munich aux riches quartiers de Londres. Son fils, Louis Ier, continua son oeuvre, avec une tendance beaucoup plus marquée vers l’architecture archéologique. Voulant faire de Munich la capitale intellectuelle de l’Allemagne, non-Seulement il rassembla les plus précieux monuments de l’art antique, mais, pour les loger et pour doter la ville, d’un seul coup, d’édifices aussi remarquables que si elle avait derrière elle un grand nombre de-siècles, il fit construire des palais, des musées, des bibliothèques, des églises sur le modèle des plus beaux spécimens de l’art architectural à toutes les époques. Les agrandissements considérables, opérés aux dépens des cinq faubourgs de la rive gauche de l’Isar, le nombre prodigieux de monuments, les voies nouvelles, les places, lus promenades, les statues colossales ont entièrement transformé la ville.

Au point de vue administratif, Munich est le siège du gouvernement bavarois et la résidence du souverain, ainsi que des représentants des puissances étrangères : niais, dspiùs que la Bavière est entrée dans la confédération des États du sud de l’Allemagne, dont la direction est aux mains de la Prusse, les autres nations n’ont plus accrédité de ministres auprès.du roi. Munich est le siège des deux Chambres du parlement bavarois, de la présidence du cercle de la Haute-Bavière, de la cour de cassation, d’un archevêché catholique et d’un consistoire supérieur protestant. Les églises sont au nombre de trente, dont une protestante, une grecque orthodoxe et une synagogue. Munich possède une Académie royale des sciences, une riche bibliothèque publique, un observatoire, une Académie royale des ans, des musées d’histoire naturelle, de peinture et de sculpture enrichis à grands frais, par le roi Louis l", des plus précieuses collections ; une université cèlè : bre, des écoles de clinique médicale et chirurgicale, de médecine vétérinaire, de pharmacie ; un musée d’anatomie, une école polvr technique centrale, une école forestière, trois lycées, une école normale primaire, un séminaire catholique et un grand nombre d’écoles d’instruction secondaire et primaire ; une académie militaire et une école de cadets ; une institution pour les aveugles et les sourdsmuets ; des écoles d’agriculture* et d’arts et métiers ; une école d’architecture ; un conservatoire de musique ; des sociétés philotechnique, des beaux-arts et d’encouragement aux artisans ; une caisse d’épargne et uhe banque de prêts sans intérêt pour les commerçants et artisans pauvres ; un hôpital général et des hospices de toutes sortes ; un lazaret militaire ; un refuge pour les pauvres ; un asile pour les aveugles ; une maison de correction, qui passe pour un des établissements de ce genre les mieux installés ; un grand cimetière, regardé comme un des plus beaux de l’Europe ; un magnifique jardin botanique.

Un chemin dé fer relie Munich à Augsbourg ; la gare est située à l’ouest*de la ville,

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près de Karls-Thor (la porte Charles) et du jardin botanique. Une autre voie ferrée relie Munich à Sftlzbourg.

Topographie et divisions de la ville. Munich se compose de deux villes d’un aspect tout à fait différent : l’une vieille, aux rues étroites, aux portes massives flanquées de grosses tours, d’un style barbare ; l’autre moderne, remarquable par ses larges rues droites et ses places immenses. Dans la vieille ville se trouvent les plus anciennes églises, dont nous parlons ci-après, la cathédrale, le Wittelbascher-Paiast, l’Isar-Thor, reste de la primitive enceinte, récemment restauré et couvert d’une immense fresque. Divers autres édifiées de Munich sont également ornés de fresques à l’extérieur, ce qui leur donne un aspect particulier assez rare sous les climats du Nord. Cette partie de la ville communique par trois ponts avec les faubourgs situés sur la rive droite de l’Isar : Au, Haid-f hausen et Obergiessen. ■ ’ •

La principale artère de. la nouvelle ville estla rue Louis (Ludwigsstrâsse) ; dix’voitures peuvent circuler de front et de larges trottoirs sont réservés aux promeneurs. Elle est bordée d’édifices remarquables : le Kriegs-Ministerium (ministère de la guerre), la Bibliothèque, le palais de Maximilien, l’Institut de Blind, les Archives, le Domenstift (collège des Dames), et terminée an nord par un arç de triomphe. -La Ludwigsstrasse, coupée de belles places régulières que décorent des statues, est la promenade aristocratique-de la ville.’Les autres belles promenades sont : le Parc ; la rue du Soleil, pourvue d’allées latérales ; te Jardin anglais, où se trouvent les boirts de Diane ; le Monopteros, temple élevé à la mémoire de l’électeur Charles-Théodore, et la tour chinoise ; Les places les plus importantes sont : l’Haùpt-Platz ou placé principale, située au centre de la ville et décorée d’une magnifique fontaine monumentale à larges vasques ; la Schrannen-Platz, dans la vieille ville ; au centre s’élève la statn, e équestre de l’électeur Maximilien, par Thorwaldsen ; la Carblirien - Platz, décorée d’un obélisque en bronze ; In Kosnigs- Platz, où se trouvent la glyptothèqùe et la basilique Saint-Boniface ; la place Max-Joseph, dont le côté nord est formé par le Kœnigsbau, résidence du roi de Bavière ; au centre s’élève la statue du roi Maximilien-Joseph, * par Rauch ; la place de l’Odéon, où se trouvent l’Odéon et le palais de Leùchténberg ; leHofgarten ; immense placé entourée du Grand-Bazar, du Musée,1 du quartier de cavalerie ; la Tberesen-Wiese (prairie de Thérèse), où se tiennent les foires périodiques de Munich et où se font les réjouissances populaires. A l’extrémité de la plaine, sur une des collines qui environnent la ville, se dresse leRuhines-Halle (palais de la Gloire), précédé d’une colossale statue de la Bavière ; ce petit temple est aussi appelé Bavaria. Les environs de Munich soiit riants et agréables, malgré la froide température qui y règne presque toute l’année. De larges avenues Servent de lieux de : promenade très-fréquentés. Deux résidences royales, Nymphenburg et SchleiSsheim, sont à peu de distance de la ville.

Edifices religieux. Le plus ancien édifice religieux est l’église SaintrPierre, bâtie au commencement du xme siècle. Elle possède un curieux bas-relief gothique en pierre, divisé en trois compartiments, à la manière des triptyques ; au milieu est sculpté le Jugement dernier, accompagné d’un côté par la Naissance du Christ, et de l’autre par le Crucifiement. La Frauenkirche (Notre-Dame), qui estla cathédrale de Munich, a été commencée en H6S et finie en 1488 ; elle est de style gothique, en brique rouge ; les tours, de 110 mètres de hauteur, sont surmontées de coupoles en cuivre que termine une boule dorée ; la hauteur de la nef à l’intérieur est de 36 mètres. Dans le chœur se trouve le magnifique mausolée élevé par ordre de l’électeur Maximilien Ier, en 1622, à la mémoire de l’empereur Louis TV. D-est en marbre noir, avec ornements en bronze, et a été exécuté sur les plans de Candido, qui a de plus travaillé à la partie principale du contre-rétable. Dans une des chapelles, un bas-relief en bronze, d’un beau travail, représente la Jlésurrection de Lazare ; c’est une œuvre moderne. Après la cathédrale^ par rang d’ancienneté, viennent : l’église Saint-Salvator, bâtie en 1494, et qui sert maintenant d’église grecque, et l’église Saint-Michel (1583), construite dans le style italien ; cet édifice a la forme d’une croix et est remarquable par l’élévation de la voûte. Saint-Gajetan, construit au xvno siècle, est surmonté d’une coupole qui repose sur des colonnes d’ordre corinthien ; sa magnifique façadé élevée seulement en 1767, est due à Couvillers et Frenchman ; l’intérieur est copié, en petit, sur celui de Saint ; Pierre de Rome. C’est là que se trouvent les sépultures royales de Bavière et le monument d’Eugène de Beauharnais, créé duc de Leùchténberg par le roi Louis, ’ son beau-père. La Trinité, autrefois église des Carmélites, commencée en 1704, est surmontée d’une coupole qui repose sur dix-huit colonnes corinthiennes ; sa façade est de style ionique. Les autres églises.remarquables sont toutes modernes, et ont été construites sous le roi Louis Ie1 éf son successeur. Ce sont : Ludwigs-Kiruhe (église Saint^Louis), splendido édifice oùleâ richesses architecturales

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et sculpturales ont été répandues à profusion, La façade, qu’accompagnent deux tours de 66 mètres de hauteur, est haute elle-même de 33 mètres ; dans ses niches, entourées d’arabesques, sont placés le Christ et les quatre évangélistes ; au-dessus s’ouvre une énorme rosace, garnie-de vitraux et surmontée d’une croix ;^sur les côtés sont les statues colossales de saint Pierre et de saint Paul. Toutes ces statues sont de Schvvanthaler. La nef a 90 mètres de long sur une largeur de U mètres, et sa hauteur à la voûte est de 27 mètres. Le chœur et le transsept sont ornés de fresques fort admirées ; celles du chœur, exécutées par P. de Cornélius, représentent le Jugement dernier. Pfarr- Kirche (église paroissiale) est un joli spécimen du style néo-gothique ; la première pierre en fut posée en 1831. L’église, entièrement isolée, a trois portails sur sa façade occidentale ; celui du milieu est surmonté d’une grande rosace à vitraux magnifiques ; la tour unique a 92 mètres de haut et présente a sapartie supérieure des sculptures qui ne sont pas sans mérite ; l’intérieur est divisé en une grande nef et deux nefs latérales. La basilique de Saini-Boniface, dépendante du couvent des bénédictins, est bâtie dans le style byzantin et rappelle les premiers édifices chrétiens ; c’est, en moindres proportions, l’église de Saint-Paul-horsles-rours de Rome. Commencée en 1835, elle a été achevée en dix ans. Le gros œuvre est en brique rouge et l’extérieur n’offre presque pas d’ornementation ; à l’intérieur, elle estpavée en mosaïque, et la voûte, qui repose sur soixan’e-douze colonnes’ monolithes en marbre du Tyrol, est peinte en bleu et est semée d’étoiles d’or ; la nef du milieu aune hauteur do 23 mètres, les quatre nefs latérales sont élevées de 13 mètres. Lesmurs sont décorés de fresques et de tableaux représentant les principaux épisodes delà vie de saint Boniface, dus à Hess et à son école. L’AUerheiligen-Kapelle, ou Tous-les-Saints, chapelle

de la cour attenante au palais du roi, est la plus richement ornée des églises de Munich ; elle est tout en marbre, avec plaques d’or et mosaïques ; la date de sa construction est de 1826. L’édifice, construit dans le style byzantin, est peu élevé et sa longueur n’excède pas 33 mètres. Les colonnes qui soutiennent la voûte sont en marbre rouge de Salzbourg, a chapiteaux dorés ; les murs sont incrustés dans leur partie inférieure de plaques de marbre de couleurs différentes et couverts, dans leur partie supérieure, de fresques dues à Hess et à ses élèves. Quatre tribunes sont disposées pour le roi et sa suite ; elles communiquent avec le palais. Les peintures les plus remarquables de cette chapelle sont les Patriarches peints sur les pendentifs, Moïse faisant jaillir l’eau du rocker, le Christ de la coupole, et surtout l’Apparition du Christ aux femmes après sa résurrection. Notre-Dainedu-Secours, dans le faubourg d’Au, sur la

rive droite de l’Isar, est également une église moderne. C’est une cathédrale en miniature ; elle est bâtie en brique et présente une porte sur chacune de ses quatre faces. Son clocher est ciselé à jour. Ce qu’elle offre de plus remarquable, ce sont ses nombreux, vitraux,

sortis de la manufacture de Munich et représentant, eu deux séries parallèles, Yffistoire du Christ et celle de la Vierge. Toutes ces églises modernes sont des imitations de l’art k diverses époques, et elles n’ont voulu être franchement que des imitations. < Assurément, dit M. Viardot, on ne trouve rien là qui égale, .rien qui rappelle seulement, sinon par une lointaine ressemblance, soit la basilique de Saint-Pierre-es-liens, ou celle de Saint-Paul-hors-les-murs, à Rome, soit le Saint-Maie de Venise ou le Duomo de Florence, soit eurtriles cathédrales de Cologne ou de Nuremberg. Et cependant ces imitations tardives, puériles même, ces copies incomplètes et réduites, qui n’ont pas la prétention d’être autre chose que des copies, me semblent bien supérieures aux monuments sans caractère, sans style, sans forme, sans but et sans nom, où la richesse des détails cherche vainement à cacher l’inanité de l’ensemble, qu’on élève dans Paris au culte catholique et qu’on s’obstine, par un reste d’habitude, à nommer encore deséglises. »

Palais. Edifices publics. La Résidence, palais du roi de Bavière, est une énorme agglomération d’édifices de tous les âges et de tous les styles. Elle se divise en trois parties : i’Alte-Residenz ou Palais-Vieux, le Kœnigsbau, qui est le palais moderne, et le Festbau, ou palais des fêtes. L’Alte-Residenz a été construite sur les plans de Vasari, à la fin du xvio siècle, par Maximilien Ier ; sa façade, tournée au couchant, offre un développement de plus de 2flu mètres ; deux portiques d’ordre dorique, ornés de statues de bronze, en sont les entrées principales. À l’intérieur se trouvent quatre cours, ornées de fontaines monumentales. La partie la plus remarquable

du Pal.tis-Vieux est sa chapelle (Reiche-Kapelle ou chapelle riche), qui est pavée de jaspe, de porphyre et d’améthyste ; les murs sont revêtus de mosaïques italiennes et l’autel passe pour être d argent massif. On y conserve le prie-dieu sur lequel s’agenouilla Marïe-Stuart avant son exécution. Les insignes et les diamants de la couronne sont renfermés dans un des appartements du palais, le Schaiz-liammer (chambre des trésors). " Le Kœnigsbau bu palais du roi, résidence

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de Louis II, est con’tigu au Palais-Vieux et présente sa façade sur la place Max-Joseph. Il a été construit en 1826, sur les plans de Van Klenze, qui a pris pour modèle le calais Pitti de Florence ; il ressemble donc oeaueoup an palais du Luxembourg. Sehnorr, Zimmermann, Kaulbach, Schwanthaler, tout ce que la Bavière compte de peintres et de sculpteurs célèbres, ont travaillé à sa décoration intérieure. Mais tout est copié de l’an tique et des maîtres de la Renaissance dans ce palais, pour lequel Louis Ier a poussé la manie archéologique jusqu’à bannir les meubles modernes ; tout est sacrifié à l’apparence et rien n’y rappelle les mœurs actuelles. Au premier étage sa trouvent les appartements du roi et de la reine. Les peintures des appartements du roi représentent des sujets tirés des poètes grecs, celles des appartements de la reine sont tirées des vieux poètes allemands. Le second étage sert aux réceptions do la cour ; à une immense salle de bal est contigue la Blumensaal, ou salle- des fleurs, qui donne elle-même sur une large terrasse.

Le Festbau, (palais des fêtes), œuvre do Van Klenze et construit à la même époque que le Kœnigsbau, complète la Résidence. Sa façade, de style roman, est précédée au centre d’une colonnade d’ordre ionique supportant une série de statues allégoriques dues à Schwanthaler. À l’intérieur se trouvent : la salle de réception, la salle du trône, la salle des banquets, la salle de bal, etc. La salle du trône renferme les statues de tous les princes, électeurs et rois de Bavière ; la salle de bal est ornée de peintures représentant des danses grecques ; la salle des banquets présente une suite de batailles peintes par Hess et Adam. Les peintures des autres salles représentent divers épisodes des règnes de

Charlemagne, de Barbe rousse, etc.

Les autres palais de Munich sont : le Wittelbascher-Palast, construit par Gartner eu

1813-1849, dans le style gothique. Son extérieur est peint en rouge ; ses murs à créneaux, ses quatre tours offrent un mélange pittoresque des styles du xiye et du xv<= siècle. Ce palais a été affecté au roi Louis Ier", après sa déposition^ Le palais d.e Leùchténberg est construit dans le style romain, ainsi que l’Odéon, qui lui fait pendant, sur la place de ce nom. L’un et l’autre de.ces édifices est orné d’Un petit portique d’ordre dorique à quatre colonués. Le palais, de Maximilien est un vaste édifice isolé, sur la Ludwigsstrasse ; sa façade, d’une longueur de 100 mètres, présente trois portiques doriques. Enfin, à l’extrémité do la prairie de Marie-Thérèse, le Ruhmes-Halle ou temple de la gloire, petit édifice d’ordre dorique en marbre blanc, a été construit sur les plans de Van Klenze. Les frises ont été sculptées par Schwanthaler ; dans les salles intérieures sont réunis les bustes de tous les Bavarois célèbres. Au devant du temple grec et sans doute pour en faire mieux ressortir les étroites proportions, se dresse la statue colossale de la Bavière, qui dépasse l’édifice de la moitié de sa hauteur, de sorte que tout son torse se détache sur la campagne. Cette statue est l’œuvre de Schwanthaler ; elle est en bronze et de telles dimensions qu’on peut circuler à l’intérieur. Comme œuvre d’art, cette statue est lourde et disgracieuse ; la Bavière est symbolisée en une forte femme, à l’épaisse encolure, ayant un lion couché à ses pieds et drapée dans une peau de lion ; elle élève de sa main gauche une couronne et fait le geste de la placer sur sa tête, ce qui est assez peu modeste. Derrière elle, le petit temple grec à l’air d’un joujou architectural.

À côté de ces palais peuvent se placer un assez grand nombre à édifices publics construits, par Louis I« surtout, dans la même pensée d’art rétrospectif. Le plus remarquable est le Kriegs-Ministerium (ministère de la guerre), œuvre de Van Klenze. L’édifice a deux façades, l’une sur la Ludwigsstrasse, l’autre sur la Schonfeldsstrasse ; il est bail dans le style florentin et présente un développement de belles arcades dont les pilasr très sont décorés d’armures, de trophées militaires ; les fenêtres sont ornées de sculptures exécutées par les meilleurs maîtres bavarois.

L’Isar-Thor, ou porte de l’Isar, est un monument qui n’a qu un intérêt archéologique ; c’est une des vieilles portes de l’ancien Munich, composée de trois tours massives unies par de gros murs percés de huit entrées. Ces restes du moyen âge, récemment restaurés, ont encore un assez bel aspect ; l’extérieur a été couvert d’une grande fresque, par Neker et Kagel, d’après les cartons de Cornélius ; cette fresque représente [’entrée à Munich de l’empereur Louis de Bavière en 1322, après Sa victoire sur son compétiteur Frédéric le Beau, entrée qui eut effectivement lieu par la porto de l’Isar.

Parmi les monuments simplement décoratifs de Munich, nous citerons l’arc de triompho qui se dresse à l’extrémité de la Ludwigsstrasse ; c’est une imitation de l’are de triomphe de Constantin ; il a été construit sur les plans de Gartner, en pierre de Regensburg ; ses médaillons et bus-reliefs sont en marbre de Carrare. Les médaillons représentent les six provinces de la Bavière, et les bas-reliefs représentent des faits d’armes. Quatre Victoires ailées, en marbre de Carrare, s’élèvent des deux côtés de l’arche principale, au-dessus du fronton qui repose sur quatre pilastres