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le dallage de la crypta était fait de lames d’or et les parois étaient revêtues de mosaïques. La criasse du saint, en argent, était renfermée dans une autre châsse en bronze doré surmontée d’une croix d’or fin pesant 150 livres ; Léon III la fit entourer d’une grille d’argent. Toutes ces richesses furent enlevées par les Arabes, sous le pontificat de Sergius III ; mais la crypte u été conservée.

Cette vieille basilique menaçait ruine dès le commencement du xve siècle et divers projets de reconstruction furent proposés à Nicolas V. En 1450, les travaux commencèrent sur les plans de Rosellini et de Battista Alberti ; le nouvel édifice s’élevait à peine k quelques pieds au-dessus du sol, lorsque la mort du pontife lit tout abandonner : on en resta là pendant un demi-siècle. Paul II fit reprendre les travaux et dépensa des sommes assez fortes inutilement ; car Jules ÏI demanda de nouveaux plans qui ne laissassent absolument rien subsister du temple de Constantin. Bramante, dont le projet fut adopté, se décida pour une imitation du panthéon d’Agrippa, avec une grande coupole supportée par quatre piliers gigantesques ; l’édifice devait avoir la forme d’une croix grecque. A la mort de l’architecte, les piliers étaient construits et leurs arcs cintrés ; il s’y produisit aussitôt des lézardes et il fallut les consolider. Ce fut l’œuvre de Julien San-Gallo et du moine Fra Giocondo, qui leur donnèrent une solidité inébranlable. Raphaël, puis Balthasar Peruzzl et Antonio San-Gallo, successivement chargés de la direction des travaux, ne les poussèrent pas activement, le premier à cause de sa mort prématurée, les deux autres à cause de 1 indécision où l’on resta longtemps sur la forme définitive de l’édifice. Raphaël fit un nouveau plan qui nous a été conservé par Serlio et qui substituait la croix latine à la croix grecque ; Peruzzi revint au projet de Bramante ; San-Gallo reprit celui île Raphaël en le compliquant de clochers, de pyramides, d’architectures de tout genre. Enfin Michel-Ange proposa la gigantesque coupole qui fut élevée, sur ses plans, à 400 pieds au-dessus du sol et laissa des plans pour l’achèvement de l’édifice en croix grecque. Près do soixante années s’étaient perdues dans ces indécisions (1506-1504) et à cette dernière date, qui est celle de lu mort de Michel-Ange, le grand artiste n’avait pu construire que le tambour du dôme. On suivit d’abord exactement ses projets, dont il avait exécuté un modèle en relief ; Vignolo construisit les deux coupoles latérales, lacopo délia. Porta la grande coupole dont il modifia seulement la courbure extérieuremais la façade, qui devait être à colonnes isolées, fut abandonnée par Paul V, et Carlo Maderno prolongea en avant la nef principale, de façon à revenir a la croix latine, et • appliqua la façade actuelle à portique et à fenêtres multipliées, qui donne à l’édifice l’apparence d’un palais plutôt que celle d’un temple (1614). Enfin, Bernin construisit, en 1660, la fameuse colonnade qui règne tout autour de la place Saint-Pierre et qui précède la basilique. D’après un compte dressé", en 1693, par Ch. Fontana, le gros œuvre seul de l’église avait coûté 250 millions de francs.

La façade de l’édifice, orienté du levant au couchant, donne sur la place Saint-Pierre, spacieuse place ovale, toute en colonnades, à laquelle elle se raccorde par son péristyle. La colonnade qui enveloppe la place est l’oeuvre du Bernin et fut construite en 1661. Elle se compose de deux portiques semicirculaires de 56 pieds de largeur ; quatre rangées de colonnes doriques forment trois allées voûtées dont celle du milieu serait assez large pour le passage de deux voilures. Les colonnes, au nombre de cent quarante-deux de chaque côté, sont en pierre de travertin et ont, une hauteur de 2S’n, 60 ; celles des deux rangs extérieurs ont un diamètre

Elus grand que celles des rangs intérieurs, l’entablement est surmonté d’une balustrade où s’élèvent 192 statues de 3b>,5û de hauteur. Au centre de la place a été érigé un obélisque entre deux fontaines.

« De cette place, on saisit l’ensemble du monument, quoique le prolongement en ayant de la nef principale, en reculant le dôme, empêche d’en apprécier la grande élévation aussi bien que si les plans de Michel-Ange eussent été ponctuellement suivis. La façade a été justement critiquée, surtout en ce qu elle s’étend de chaque côté bien au delà de la largeur réelle de l’église, dont elle dissimule les véritables proportions. Elle est formée d’un grand ordre corinthien dont les colonnes ont 30 mètres de hauteur et 3 mètres de diamètre ; à chaque fenêtre succède une niche où est placée une statue ; l’uttique est couronné de treize statues colossales représentant le Christ accompagné des douze apôtres. Le dôme, qui s’élève au-dessus, accompagné des deux petites coupoles qui masquent harmonieusement l’étendue de la façade, se compose d’un soubassement à paus, puis d’un soubassement circulaire avec corniche que surmonte une tour percée de 16 fenêtres à frontons alternativement triangulaires et circulaires, ornée de 16 contre-forts en forme de pilastres et de. 16 doubles colonnes accouplées. La circonférence de cette tour est de 190 mètres. L’ordonnance corinthienne est surmontée d’un attique sur lequel repose la flotte du dôme, revêtue de lames de plomb et qui présente 16 arêtes. Au-dessus du dôme

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s’élève une lanterne de 18 mètres de hauteur couronnée d’un stylobate de 10 mètres qui sert de support à une boule creuse que surmonte une croix haute de 5 mètres.

On accède à l’église par un perron à trois repos, aux angles auquel ont été placées, sous le pontificat de Pie IX, deux siatues colossales de saint Pierre et de saint Paul. Cinq portes donnent accès dans le vestibule, qui a la même largeur que la façade et où sont placées les statues équestres de Constantin, par Bernin, et de Charlemagne, par Cornacohini ; au-dessus de la porte centrale, une mosaïque du Xite siècle représente la barque de saint Pierre, la navicella symbolique. Cinq portes donnent également accès du vestibule dans le temple, mais l’une d’elles, celle de droite, est murée ; on ne l’ouvre que tous les vingt-cinq ans, pendant une année, lors du jubilé..Celle du milieu, en bronze, est couverte de bas-reliefs dont les sujets sont empruntés à la Bible ; ils ont été exécutés par Ant. Filarète. Lorsque l’on pénètre dans 1 intérieur, l’édifice parait beaucoup moins vaste qu’il ne l’est en réalité ; les architectes ont combiné de telle façon les dimensions de chaque détail avec les proportions de l’ensemble et les lois de la perspective, que tout parait être de grandeur naturelle, quoique tout ait des proportions colossales. C’est là un jeu singulier ; car, dans l’architecture chrétienne, on a plus souvent usé d’artifice en sens contraire, et avec raison. Toute la longueur de la nef jusqu’au transsept est remplie par trois arcades seulement, ce qui semble diminuer l’espace, qu’une lumière vive rapetisse encore, en ne laissant dans la pénombre aucune profondeur. Il faut en quelque sorte de la réflexion pour apprécier l’immensité de ce vaisseau. La nef principale est accompagnée de deux collatérales dont elle est séparée par les pieds - droits des arcades ; chaque arcade répond à une chapelle. Les pieds-droits des arcades, ornés de deux pilastres d’ordre corinthien, soutiennent un entablement qui règne tout autour de l’église ; entre les pilastres s’ouvrent deux rangs de niches peuplées de statues de marbre et, sur l’archivolte des arcades, sont sculptées des Vertus colossales ; les contre-pilastres, sous les arcades, présentent des médaillons que supportent des anges et où sont sculptées les efrigies des papes ; des groupes d’enfants supportent des attributs pontificaux. Tous ces détails ont été sculptés sur les dessins du Bernin.

La coupole {138 mètres d’élévation, 42 mètres de diamètre) s’élève à l’intersection de la grande nef et du transsept. Sur les quatre énormes piliers et au-dessus des arcs qui la soutiennent règne un entablement, sur la frise duquel on lit ce verset, point en mosaïque : Tu es Petrus et super hanc pelram zdificabo Ecclesiam meam ; et iibi dabo claues regni cœlorum. Les mosaïques des pendentifs représentent les quatre évangélistes..

La voûte de la nef centrale est à plein cintre et ornée de caissons avec rosaces en stuc doré ; le pavé est tout entier formé de dalles de marbres de diverses couleurs ; il a été exécuté par Jacopo délia Porta, sauf celui qui s’étend entre les quatre piliers de la coupole et qui appartenait à la basilique de Constantin. U recouvre la crypte où est placé le tombeau de saint Pierre et cette partie fut conservée in’^cte.

De la description générale, passons à celle des parties importantes de l’édifice. L’extrémité supérieure de la grande nef, prolongée au delà du transsept, se termine en un demicercle où est située la tribune ou chaire de saint Pierre. Cette tribune a été construite sur les dessins de Michel-Ange ; on y monte par deux rampes en porphyre ; dans le fond se dresse un autel de marbre au-dessus duquel s’élève un monument de bronze dû au Bernin : quatre figures gigantesques, représentant quatre docteurs de l’Église, soutiennent un grand siège, dans lequel est placé ce que l’on nomme la chaire de saint Pierre, un siège de bois sculpté sur lequel on prétend que l’apôtre s’asseyait, au milieu des fidèles de la primitive Église ; au-dessus de la chaire, deux anges tiennent suspendue la tiare pontificale. L’ensemble du monument est couronné par une gloire peuplée d’anges dorés, traversée de rayons dorés, que domine le Sa.nt-Esprit. Des deux côtés de la chaire sont deux tombeaux ; celui de Paul III, exécuté par Guglielmo délia Porta, sur les dessins de Michel-Ange, et celui d’Urbain VIII, exécuté par Bernin.

Le grand autel, isolé au-dessous de la coupole et placé sous un énorme baldaquin de bronze doré que soutiennent quatre colonnes torses, également en bronze doré, recouvre la partie de la crypte où se trouve le sépulcre de saint Pierre. Cette partie, appelée Confession, est entourée d’une balustrade de marbre ; on y descend par un double escalier, et elle est éclairée continuellement par cent douze lampes, que soutiennent des cornes d’abondance en laiton doré. Une laine de bronze dol’é indique l’endroit où, d’après la tradition, repose le corps de l’apôtre ; au-dessus est une niche oblongua, qui est la Confession proprement dite (c’est là que l’on expose les reliques en certaines occasions) et au fond de laquelle se voit une mosaïque représentant la figure du Christ. Près du tombeau de saint Pierre est une statue agenouillée de Pie VI, par Canova. Carlo Maderno, sous le pontificat do

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Paul V, a enrichi cette crypte de festons de marbre et de bronze, d’anges sculptés et des statues de saint Pierre et de saint Paul. L’autre partie de la crypte passe pour être le cimetière où furent inhumées les victimes de Néron ; on y voit quatre petites chapelles adossées aux quatre piliers de la coupole, avec autels ornés de mosaïques, et, entre une foule de tombes et d’urnes funéraires, les tombeaux des papes Adrien VI, Boniface VIII, Nicolas V, Urbain VI, Paul II, Pie II, ceux de Christine de Suède, de Charlotte, reine de Chypre et de Jérusalem, de l’empereur Othon II, du prétendant Charles-Édouard et même celui d’un préfet de Rome au ive siècle, Junius Bassus.

Le transsept méridional, dont Michel-Ange fut l’architecte, est décoré de trois autels ornés de colonnes et de tableaux en mosaïque d’après le Guide, Camuccini et Roncalli ; le transsept septentrional présente également trois autels offrant les mêmes dispositions ; les mosaïques ont été exécutées d’après Valentin, Poussin et Caroselli. Les nefs latérales ou bas-côtés forment des galeries relativement étroites, séparant la grande nef des chapelles.

Dans la nef méridionale sont placés, en partant de la tribune : à droite, l’autel de Saint-Pierre, supporté par des colonnes de granit noir oriental ; l’apôtre est représenté en mosaïque au-dessus de l’autel ; en face est le tombeau d’Alexandre VIII ; l’autel de Saint-Léon, qui est en même temps le tombeau du pape Léon Ier, dit le Grand ; le tombeau d’Alexandre VII, par Bernin. Après avoir traversé le bras du transsept, on trouve : la chapelle Clémentine, érigée par Clément VIII ; on y voit le tombeau de saint Grégoire et celui de Pie VII, exécuté par Thorwaldsen ; sa coupole est ornée dériches mosaïques ; la chapelle du chœur, réservée au chapitre de Saint-Pierre ; elle est ornée de trois rangs de sièges en noyer admirablement sculptés ; au-dessous de l’arcade qui suit cette chapelle est le tombeau d’Innocent VIII, monument en bronze de Pollajuolo ; la chapelle de la Présentation, où se voit une grande mosaïque

retraçant la Présentation de la Vierge ; sous l’arcade qui la suit sont les tombeaux des StuartS, celui de Jacques III par Canova et celui de Marie-Clémentine, sa femme, par P. Bracci et Ph. Barigioni ; enfin la chapelle des fonts baptismaux ; les fonts sont une magnifique cuve de porphyre soutenue par des anges et ornée de festons de métal doré.

Dans la nef septentrionale sont : la chapelle de la Pietà, où se trouve la fameuse Pietà de Michel-Ange ; cette chapelle fait face àcelle des fonts baptismaux ; la voûte en a été peinte par Lanfrane et les parois offrent des mosaïques d’après Pierre de Cortone etCino Ferri. Elle est accompagnée de deux petites chapelles situées k sa droite et à sa gauche ; dans l’une, on montre une colonne provenant, disent les guides, du temple de Jérusalem et contre laquelle Jésus s’appuyait en disputant contre les docteurs ; dans fautre est l’urne funéraire de Probus Anicius, préfet de Rome ; on la conserve, non à ce titre, mais parce qu’elle servait de fonts baptismaux dans la basilique de Constantin. Les autres grandes chapelles de la nef sont, à la suite : la chapelle de Saint-Sébastien, ornée d’une mosaïque représentant le supplice du martyr ; l’arcade qui la suit offre les tombeaux d’Innocent XII, statues-de Ph, Valle, et celui de la comtesse Mathilde, construit sur les dessins du Bernin ; Bernin a sculpté lui-même le masque de la comtesse ; la chapelle du Saint-Sacrement, qui fait pendant à la chapelle du chœur et dont l’autel principal est surmonté d’un beau tabernacle de bronze, dû au Bernin ; le tableau d’autel est une Trinité peinte k fresque par Pierre de Cortone ; devant le second autel est placé le tombeau de Sixte IV, en bronze, exécuté par Pollajuolo ; sous’l’arcade se trouvent deux tombeaux de papes, œuvre de Rusconi, celui de Grégoire XIII et celui de Grégoire XIV, près desquels on voit une reproduction, en mosaïque, de la Communion de saint Jérôme, par la Dominiquin ; la chapelle de la Vierge, nommée aussi chapelle Grégorienne parce qu’allé a été fondée par Grégoire XIII ; Jacopo délia Porta en fut l’architecte et suivit les dessins de Michel-Ange ; l’autel est en porphyre enrichi d’améthystes jet de pierreries. Elle contient les tombeaux de Benoit XIV et de Grégoire XVI. Après avoir passé le bras septentrional du transsept, on rencontre l’autel dit délia Navtyella ; la mosaïque du dessus d’autel représente Saint Pierre marchant sur tes eaux, d’après Lanfrane ; en face est le tombeau de Clément XIII, sculpté par Canova, l’un de ses meilleurs morceaux ; il a représenté le pontife agenouillé entre deux grandes statues, la Jietigion et la Mort ; la eba-Celle de Saint-Michel-Archange, dont le taleau d’autel est la plus belle mosaïque de Saint-Pierre ; elle représente Saint Michel vainqueur du démon, d’après le tableau du Guide ; un second autel est surmonté d’une mosaïque représentant VExhumation de sainte Patrouille, d’après le Guerchin ; près de cet autel est la tombeau de Clément X, exécuté d’après les dessins de Mathias de Rossi.

La sacristie, ajoutée au irros œuvre de l’église sous le pontificat de Pie VI, est l’œuvre de Carlo Marcioni. Elle forme comme un édifice distinct dont l’entrée est au centre de la nef latérale sud et qui, à l’extérieur, rompt

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désagréablement les lignes architecturales. L’édïlioe se compose d un vaste vestibule, à colonnes et à pilastres de granit rouge, où se dresse la statue de saint André, et de trois galeries conduisant aux sacristies spéciales : sacristie commune, située au centre et de forme octogone ; la voûte est soutenue par huit colonnes cannelées de grès antique ; sacristie des chanoines, entourée d’armoires en ’ bois du Brésil et ornée d’un beau tableau du Fattore ; seconde sacristie commune, entourée aussi de garde-robes ; sacristie des bénéficiera, communiquant avec de vastes appartements où logent les bénôfieiers et les chanoines.

Une corporation spéciale d’ouvriers, appelés les 3an-Petrini, est chargée de tous les travaux de réparation de l’église et loge dans Saint-Pierre même. Leur habitation est située sur la plate-forme de 1 église, près des coupoles ; on y accède par un escalier à vis de 141 degrés en salite.qui n’est pas une des moindres curiosités de cette colossale basilique ; la pente en est si douce qu’on peut la taire gravir kdes chevaux. Au pied du dôme a été établie une fontaine, dont l’eau coule perpétuellement, tant pour la commodité des travaux de réparation que pour l’usage journaliar de la corporation, qui vit comme séquestrée du monde k près de 200 pieds au-dessus du sol.


Pierre-des Arcis (église Saint-). Sur les

ruines d’un oratoire dépendant du monastère de Saint-Eioi, Theudon, vicomte de Paris, éleva une chapelle dédiée à saint Pierre. Cette chapelle fut l’origine de l’église de Saint-Pierre-des-Arcis, qui était située dans la Cité,

rue de la Vieille-Draperie. Bien des suppositions ont été faites quant à l’étymologie du surnom des Arcis. La plus vraisemblable nous semble celle qui fait dériver arcis du mot arcisterium, asceterium qui, en basse latinité, signifiait monastère, et qui eût pu s’appliquer au prieuré de Saint-Eloi, dont l’église de Saint-Pierre-des-Arcis était un démembrement. Nous ne citerons que pour mémoire l’opinion de Sauvai, qui prétend que cette église doit s’appeler Saint-Pierre-des-Assis, et que ce nom vient d’une colonie de marchands syriens ou assyriens établis à Paris sous la première race, près de Saint-Eloi.

On voyait, dans l’église de Sa’mt-Piorre-des-Arcis le tombeau de Guillaume de Mai, capitaine de six vingts hommes d’armes, mort en 1480 ; ce personnage était représenté, sur le monument, revêtu du costume militaire de son époque. Cette église a été démolie en 1800.


Pierre-aux-Boeufs (église Saint-). Cette église, fondée au commencement du xn« siècle, était située dans la rue du même nom, qui devint plus tard la rue d’Arcole ; on croit qu’elle était le siège de la confrérie des bouchers de la Cité. L’édifice était petit, mais très-élevê ; sur le portail se trouvaient deux têtes de bœuf, sortes d’armes parlantes. L’église de Saiut-Pierre-aux-Bœufs, supprimée en 1790, ne fut démolie qu’en 1S37. A cette époque, le portail, remarquable par son architecture et par sa décoration, fut appliqué à la façade occidentale de Saint-Séverin, qui n’offrait pour entrée qu’une simple baie en ogive, sans aucun ornement.


PIERRE (saint), patriarche d’Alexandrie, martyrisé en 311. Il succéda, en 300, à Théonas sur le siège êpiscopal d’Alexandrie, fit preuve d’autant de prudence que de courage pendant la persécution de Dioclôtien, assembla, en 306, un concile dans lequel fut déposé Mélèce, évêque de Lycopolis, se vit contraint de fuir lors de la persécution ordonnée par Maximin Daïa, fut arrêté et eut la tête tranchée. On a de lui quinze Canons pénitentiaux, insérés dans la collection des canons, et quelques fragments d’un traité De deitate et d’une homélie. L’Église honore ce saint le 26 novembre.

PIERRE (saint), dit Chrysoiosue (dont les paroles sont d’or), archevêque de Ravenne, né à Imola, mort dans cette ville en 450. Il embrassa la vie monastique, dut à ses vertus et à son éloquence d’être nommé archevêque de Ravenne en 433, s’attacha à réformer les abus qui s’étaient introduits dans son diocèse et reçut avec des marques de la plus profonde vénération saint Germain d’Auxerre, qui se rendit à Ravenne en 44S. On a de lui 173 Discours, qui ont été imprimés pour la première fois à Cologne (1541, in-fol.). Eu général, il s’y attache à expliquer le texte de l’Écriture en un style élégant, mais un peu maniéré. U en est de même de ses pensées, qui sont ingénieuses, mais tombent souvent dans la recherche et l’afféterie. Ce saint est honoré le 4 décembre.

PIERRE (saint), religieux bernardin, arehevêque de La Tarentaise (aujourd’hui

Moutiers), né près devienne (Dauphiné) en 1102, mort en 1174. Il dirigeait depuis dix ans l’abbaye de Tomié, en Savoie, lorsqu’il fût nommé archevêque de Tarentaise (1142). Pierre s’attacha à faire disparaître les abus de son diocèse, s’enferma ensuite dans un couvent qu’il dut quitter pour reprendre la, direction de son Église, parvint à amener la paix entre Humbert III, comte de Savoie, et Alphonse Taillefer, comte de Toulouse, et fut choisi par le pape Alexandre III pour servir de conciliateur entre Louis VII, roi de France, et Henri II d’Angleterre. En 1191,