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NOUVELLE PRÉFACE


Prenne qui voudra connaissance de sa pensée ! Et que chacun la discute, selon ses propres opinions ! Mais il existe, à l’égard de Nietzsche, chez beaucoup de personnes, un état d’esprit violent et aveugle qui ne va pas à moins qu’à réprouver et condamner, sur le seul aspect de son nom, toute idée prise chez lui, comme s’il y avait eu chez cet homme un fond de perversité tel que tout ce qu’il a conçu et écrit dût en être infecté. Je crois discerner de cet état d’esprit deux raisons : l’une tient aux attaques de Nietzsche contre le christianisme, l’autre (qui n’a, il est vrai, fait sentir ses effets que depuis la guerre) tient à sa qualité d’Allemand. Je m’expliquerai sur l’une et sur l’autre.

Il est très vrai que Nietzsche a manifesté, à l’égard du christianisme, l’animadversion la plus vive et qu’il l’a attaqué avec violence. L’expression de cette passion est parsemée dans plusieurs de ses écrits. Elle est concentrée dans un petit livre intitulé : l’Antéchrist, consacré à la personne du fondateur du christianisme. L’auteur y représente