Page:Laveaux - Dictionnaire du langage vicieux, 1835.djvu/16

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quelques minutes, sur un sujet grammatical, fatiguerait bientôt, qui veulent de l’instruction, mais de l’instruction mâchée, pour ainsi dire, et qui désirent, en consultant le livre qu’ils auront choisi pour guide, pouvoir trouver le mot qu’ils cherchent, orthographié comme ils ont l’habitude de l’orthographier (ou plutôt de le cacographier), et, de plus, une opinion succinctement émise sur la valeur de ce mot.

Nous avons eu, en relevant les fautes de langage, un double écueil à éviter. Signalons-nous une locution que les gens instruits reconnaissent tous pour vicieuse, comme il a s’agi, il s’est en allé, c’est une somme conséquente, ces gens s’écrient aussitôt : Mais personne ne dit cela. Signalons-nous, au contraire, une expression mauvaise, mais usitée généralement, comme demander des excuses, observer à quelqu’un, se rappeler d’une chose, vessicatoire, etc., ces mêmes gens nous disent alors : Mais tout le monde dit cela ! Malheureusement les gens peu instruits sont précisément les plus nombreux; c’est donc à eux que nous avons dû nous adresser. Dans le but de leur être utile, nous ne nous sommes pas arrêté aux objections que quelques expériences déjà tentées nous ont fait juger devoir s’élever, et nous avons poursuivi notre tâche en frondant également et les locutions, sinon positivement triviales, du moins voisines de la trivialité, et celles qui, plus ambitieuses, se sont glissées dans la bonne compagnie, au barreau, à la tribune nationale, et ont même su trouver la protection de noms littéraires bien connus, malgré le vice dont elles étaient entachées. Et pouvions-nous procéder autrement ? Etait-il même possible que notre livre ne s’adressât pas à tout le monde ? Comment