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irenna la huronne

Mais quel cri de fureur, quelle clameur immense
S’élève tout à coup dans la bourgade en paix ?
Est-ce le cri de guerre ? Il meurt et recommence
Comme un éclat de foudre au fond des bois épais.
Le féroce Iroquois, brandissant la massue,
Sourit au sang qui coule et foule aux pieds les morts…
Il frappe ; il est partout et ferme toute issue.
Son bras est sans repos et son cœur, sans remords.

Ounis s’est redressé pareil à la panthère ;
Aux appels des guerriers Ounis a répondu…

La vierge avait un songe… Oh ! le chaste mystère !
Aux clameurs des combats le songe s’est fondu.


LE SUPPLICE


Les guerriers Iroquois reviennent de leurs courses.
Ils chantent en voguant, et vantent les ressources
De cet esprit subtil qu’ils tiennent des aïeux.
Ils traînent des captifs. Ils sont fiers et joyeux,
Car toute la tribu va les appeler braves.
Les femmes, les enfants, avec les vieillards graves,