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xix

LE CHANT DU MARIN

— Ô ciel de mon pays, déroule tes tentures !
Ceignez-vous, lacs d’argent, de vos vertes ceintures !
Bois aimés, drapez-vous dans vos épais manteaux !
Sous mes yeux attendris ondoyez, fiers coteaux !
Ô brise, enivre-moi de ton haleine chaude !
Berce-moi, Saint-Laurent, sur ton flot d’émeraude !
Rien comme vous n’est beau, rivages canadiens,
Et je reviens pour vous, pour vous seuls je reviens !

Ouvre un sillon d’écume en la vague qui joue,
Ouvre un brillant sillon avec ta fine proue,
Ô mon léger navire ! Avance ! avance encor,
Fier de tes mâts de pin, de ton éperon d’or !