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tonkourou


C’est le trotteur rétif d’un rusé maquignon :
Tousignant, dont la foule au loin connaît le nom.

— En avant ! En avant ! Vite comme la brise !
S’écrie encor Léon que l’espoir électrise.

— Allons donc ! allons donc ! vocifère Ruzard
Qui se penche et, fougueux, mesure du regard
La distance qui reste à parcourir encore.

— Avance ! marche ! marche ! ô chétive pécore,
Hurle le maquignon à son grand cheval blanc
Qu’il laboure de coups sur la tête et le flanc.

De Saint-Jean, de Portneuf, pleins d’espoir ou de trouble,
D’autres viennent aussi. L’enivrement redouble.
La place est vaste, immense ; ils ne sont jamais trop.
Ils vont l’amble branlant, le trot franc, le galop.



Avec inquiétude, et d’un regard cupide
Lozet suivait Ruzard et sa jument rapide.