Page:LeMoine - Chasse et pêche au Canada, 1887.djvu/282

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t’est propre. Accepte mes hommages, pour toi, pour ton associé, la pruche et ton camarade, le bouleau ; reçois, en souvenir d’un ami absent, ce nuage d’encens qui en ce moment s’exhale de mon calumet ! Puisse ton ombrage s’accroître ! puisse tu grandir et devenir un arbre majestueux dont le feuillage me prêtera en tout temps un lit, sous la voûte étuvée et dont le tronc me fournira, un véhicule, une nacelle pour franchir le liquide élément. »

Tout est ici reproduit, hors le feu de l’original.

L’art de grouper avec agrément les incidents de voyage qui distingue le brillant écrivain, se manifeste, surtout, dans le récit de son expédition à la rivière Laval, un peu plus bas que le Saguenay. Peut être le traduirons nous plus tard pour nos lecteurs.

N’oublions pas en terminant de féliciter cet habile défenseur du système de protection que la législature a inauguré pour les pêcheries du Canada, de l’éloquent plaidoyer que son livre fournit. Il est à regretter que l’infatigable pêcheur n’ait pu jeter sa tente sur les rives des lacs Philippe, St-Simon, des Neiges et des mille autres lacs poisonneux qui se rencontrent dans la chaîne des Laurentides. Quels tableaux animés, quelles scènes ravissantes ne nous aurait pas valu son séjour dans ces féeriques endroits !

Puisque nous ne pouvons favoriser nos lecteurs à une description de ces lieux, essayons au moins de reproduire en français, les adieux que M. Roosevelt adresse, dans la langue de Milton et de Byron, à l’estuaire le plus poissonneux du Nouveau-Brunswick, la rivière Nipisiguit.

« Adieu, beau Nipisiguit, fleuve aux limpides bassins, élysée du pêcheur ! Pourrai-je jamais oublier ton doux murmure, tes rapides sonores, tes rives tantôt escarpés, tantôt ensevelies sous l’ombre des géants des forêts ? Puisse la Naïade qui te verse l’onde limpide à ta source