Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T1.djvu/72

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part ; mais je trouvai bien le moyen de les faire finir en montrant une bourse bien garnie, qui fut acceptée pour les frais du voyage.

Le malotru, que sans doute elle payait pour annoncer ses appas un jour avant son arrivée, n’avait pas menti dans l’éloge qu’il en avait fait, et la nuit que je passai avec Jolival fut pour moi la nuit la plus délicieuse. J’avais goûté mille plaisirs avec Louison, mais combien ils étaient peu de chose auprès de ceux que me procura cette beauté ! Avant d’en donner le détail circonstancié, je vais jeter à la hâte sur le papier les trésors voluptueux que la belle Jolival offrit à mes désirs empressés.

Les plus beaux yeux du monde surmontés de deux arcs d’ébène dont la prunelle lançait les étincelles de la concupiscence, une bouche adorable ne s’ouvrant dans les accès du plaisir que pour proférer les polissonneries les plus spirituelles, une gorge admirable, ornée de deux tetons qui, quoique volumineux, n’avaient rien de rebutant ; des veines d’un bleu d’azur dessinées dessus, traçaient aux amants la carte des Pays-Bas, ventre poli, motte enchanteresse, dont le poil noir et parfaitement frisé accélérait le plaisir par son frottement délicieux ; mais ce que j’aurais peine à