Page:Le Fèvre-Deumier - Œuvres d'un désœuvré, tome 2, Les vespres de l’abbaye Du Val, 1842.djvu/478

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Il est des murs pieux, où la Divinité,
Au chevet du délire, assied la charité :
Où la religion, surveillant la folie,
Relève à la pensée une tête qui plie :
Et celui, dont le crime a troublé la raison.
Vous n’avez que du fer pour toute guérison !

IV.

Vous craignez que rentré dans la commune lice,
Il n’y sème, en marchant, les miasmes du vice !
De la contagion il faut se préserver !
C’est un membre pourri d’un corps qu’il faut sauver !
Retranchez-le du monde, et non de l’existence.
Contre un vaincu sans arme, armés d’une sentence,
Ne l’avez-vous vaincu, que pour le poignarder ?
C’est tuer son captif, pour ne pas le garder.
C’est empècher, dit-on, qu’il ne rompe ses chaînes !
Sous vos tonneaux dorés lugubres Diogènes,
Vous avez plutôt peur qu’on ne lève un impôt,
Pour acheter ses fers, ou payer son cachot.
Des trésors de l’Etat ministres économes,
Vous n’osez, largement, dépenser que des hommes !
Cessez d’en égorger, pour épargner du pain :
Le globe, à moitié vide, est plus grand que leur faim.
Quand c’est l’humanité qu’il faut que l’on ÿ fonde,
Devient-il trop étroit. pour contenir le monde ?