Page:Le Fèvre-Deumier - Œuvres d'un désœuvré, tome 2, Les vespres de l’abbaye Du Val, 1842.djvu/480

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VI.

Le crime est une tache : et pour la corriger,
Vous étendez le meurtre, au lieu de l’éponger !
Le reméde, avec vous, vaut le mal qu’il réprime :
Tout homme, quand il meurt, prendle rang de victime.
Eh ! quel droit avez-vous de lui donner la mort ?
Vous l’immolez....... ! Sa vie appartient au remord.
Pourquoi donc détrôner la vengeance suprême,
Des pleurs du repentir lui voler le baptême,
Et subrogés du ciel, sans avoir son aveu,
Nous mettre un couperet à la place de Dieu ?
Ce Dieu, que savez-vous les ordres qu’il vous donne ?
Vous massacrez peut-être au moment qu’il pardonne.
Celui qui fit la vie a seul droit de l’ôter :
Et vous , l’usurpez-vous, pour vous en désister,
Pour qu’un mauvais semblant d’humaine créature
Devance effrontément l’ordre dela nature ?
Faire, en l’ouvrant vous-même, un égout du tombeau,
C’est chasser Dieu du ciel, pour y mettre un bourreau.

VII.

Jusqu’à quand voulez-vous, esclaves fanatiques,
Respirer à l’abri des billots domestiques,
Et, sous vos bastions bâtis sur un cercueil,